Jirô Taniguchi

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Samedi dernier, un des grands noms de la bande dessinée japonaise nous quittait. Retour sur le parcours de Jirô Taniguchi, dont l’œuvre fut un jalon essentiel dans l’essor du manga en France.

taniguchi-louvreNé en 1947, l’enfant à la santé fragile s’émerveille dans son lit devant La nouvelle île au trésor d’Osamu Tezuka, qu’il considère comme l’un des meilleurs dessinateurs au monde. Adolescent, c’est l’émergence du gekiga qui finit de le convaincre : Jirô Taniguchi sera mangaka ! A 22 ans, il part tenter sa chance à Tokyo, où il assiste Kazuo Kamimura.

Influencé par la BD franco-belge, Taniguchi se fait connaître pour ses polars sans concession signés Natsuo Sekikawa (Tokyo Killers), mais se démarque rapidement pour son éclectisme. On compte ainsi dans sa bibliographie des aventures animalières (Le chien Blanco, Seton), de la fiction d’époque (Au temps de Botchan) ou futuriste (Icare), ou encore des récits d’escalade (K, Le sommet des dieux).

C’est pourtant pour ses œuvres contemplatives et introspectives (Le journal de mon père, Quartier lointain, L’homme qui marche, Le gourmet solitaire…) que Taniguchi est reconnu en France, une des rares alternatives à un marché, à l’époque, phagocyté par le shônen et le shôjo. Cette gratitude s’incarnera dans Les gardiens du Louvre, sa participation à la collection créée par le musée. Fruit d’un séjour d’un an à proximité des galeries, l’ouvrage en couleurs directes est probablement le plus beau titre né sous la plume du mangaka. Et, hélas, le dernier.

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon