Décerné samedi dernier à Dans un recoin de ce monde, le Prix du Jury du Festival d’Annecy vient s’ajouter à la longue liste de récompenses de Sunao Katabuchi, réalisateur délicat et incontournable.
C’est en tant que jeune étudiant cherchant à se faire de l’argent de poche que Sunao Katabuchi entre dans le monde de l’animation. Né en 1960, il a tout juste la vingtaine quand il travaille avec Hayao Miyazaki sur les scripts de Sherlock Holmes, diffusée en 1984. Leur collaboration se passe si bien que le co-fondateur du studio Ghibli fait appel à lui pour l’assister sur la réalisation de Kiki la petite sorcière.
Hélas, le ton monte vite entre les deux hommes. Quand Kiki sort en 1989, Katabuchi migre au studio 4°C pour y réaliser une œuvre qui lui correspond : il faudra attendre douze ans avant que le féministe Princesse Arete soit à l’affiche des cinémas ! Beaucoup furent surpris d’apprendre que le réalisateur de ce film contemplatif serait en charge de l’adaptation du manga d’action Black Lagoon… Pourtant, à bien y regarder, la forte personnalité de leurs héroïnes s’inscrit déjà comme un thème majeur de sa filmographie.
Shinko, l’héroïne délurée de Mai Mai Miracle (2009), fresque sur le Japon des années 50, confirme l’essai et consacre Katabuchi, auréolé de prix dans de multiples festivals. Traitant à hauteur de civil la seconde guerre mondiale à Hiroshima, Dans un recoin de ce monde était particulièrement attendu. Adapté du manga de Fumiyo Kôno, le film a bouleversé le public d’Annecy, et encore plus le jury qui lui a décerné son prix ! A n’en pas douter, Dans un recoin de ce monde sera la meilleure manière pour le grand public de découvrir Sunao Katabuchi, qui franchit avec ce film le cercle des fans d’animation pour toucher les cinéphiles.
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