Pour beaucoup, Angie, détective en herbe n’est qu’une série shôjo de plus. Mais c’est oublier un peu vite que son héroïne tenait la dragée haute à ses confrères masculins. Une gageure au Japon en 1977 !
Panique à Londres durant la garden party royale ! La bague de Sa Majesté a disparu ! C’est une petite fille de douze ans, Angie, qui réussit à retrouver le précieux bijou. Aussitôt anoblie « détective », la dynamique blondinette va mettre son nouveau statut en application : avec son meilleur ami Franck et l’inspecteur Jackson du Scotland Yard, elle va résoudre de nombreuses affaires et ramener la paix dans la capitale. Quoi de plus normal pour la nièce de Sherlock Holmes ?
Merci Lady Oscar ! Depuis la diffusion du manifeste féministe, les jeunes Japonaises rêvent d’héroïnes émancipées, traitées de la même manière que les garçons. Avec Angie, Nippon Animation répond à toutes leurs demandes ; mieux encore, ses deux partenaires masculins, qui rappellent Watson et Lestrade, sont loin d’avoir les mêmes compétences de logique déductive ! Derrière le divertissement léger, Angie prolonge le sillon tracé par des titres comme Jeu, set et match.
On retrouve d’ailleurs à leurs génériques le même réalisateur, Fumio Kurokawa. Après la mythique série de tennis chez TMS, il fait un bref passage aux studios Tatsunoko, où il dirige Gatchaman, avant de finalement se poser chez Nippon Animation. Outre Angie, Kurokawa y réalisera de nombreuses séries gravées dans l’inconscient collectif : Paul le pêcheur, Le tour du monde en 80 jours, Princesse Sarah… Une raison supplémentaire, si besoin était, de revoir Angie, détective en herbe, témoin discret mais de qualité de l’évolution de l’animation japonaise il y a quarante ans.
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