Quand le shôjo fait du post-apo, on obtient un titre mythique au Japon mais qui n’a pas trouvé son public en France. Vingt ans plus tard, il est temps de redonner sa chance à Basara.
Dévasté par des catastrophes naturelles (Tokyo est sous les eaux, le Kansai n’est plus qu’un désert…), le Japon du 24e siècle vit sous la coupe tyrannique du Roi d’Or. Pour ne pas perdre son pouvoir, ce dernier a longtemps assassiné sa descendance, avant de disséminer ses fils aux quatre coins du pays, les laissant s’entre-tuer dans des guerres fratricides… et négliger leurs vassaux. Quand naissent deux jumeaux dans le village de Byakko, tous pensent que « l’étoile qui sauvera le pays » de la prophétie s’est incarnée dans le vaillant Tatara… qui sera décapité au combat à l’âge de 15 ans. Sa sœur jumelle Sasara, réelle sauveuse du Japon, prend alors son identité pour obtenir vengeance…
Ceux qui pensent que les shôjo mangas ne sont que mièvreries sirupeuses pour adolescentes risquent de prendre une claque magistrale à la lecture de Basara ! Sous les pinceaux de Yumi Tamura, l’hémoglobine coule à gros bouillons tout au long des 27 tomes parus dans le Betsucomi de Shôgakukan entre 1990 et 1998, dans une atmosphère délétère digne de Ken le survivant ! Mêlant complots, assassinats et romance désespérée, la fresque sans concession devra attendre sa conclusion en 1998 pour être adaptée en une bien trop brève série de 13 épisodes.
Yumi Tamura reprendra certains ingrédients de Basara (univers post-apocalyptique, enfants « élus » pour sauver le monde) version space-opera en 2002 pour son autre grand succès, 7 Seeds : les deux séries obtiendront d’ailleurs chacune le prix Shogakukan du meilleur shôjo en 1993 et 2007. Publiés chez Kana, les 27 tomes de Basara n’ont étonnamment pas trouvé leur place auprès du public français, focalisé sur CLAMP à l’époque. Vingt ans après sa conclusion, la nouvelle génération de lectrices (et lecteurs) saura-t-elle rectifier cette négligence ?
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