Il y a quinze ans, débutait au Japon la diffusion d’un anime particulièrement testostéroné. Mêlant baston et nichons, Enfer & Paradis a révélé à l’international l’auteur du manga original, Oh! Great.
Ce n’est pas une rentrée comme les autres pour Sôichiro Nagi et Bob Makihara ! Habitués à s’imposer par la force des poings dès le premier jour dans leurs précédents établissements scolaires (ils en ont d’ailleurs systématiquement été renvoyés), les deux compères rencontrent cette fois-ci des adversaires de taille. Il faut dire que chaque élève de l’académie Tôdô pratique un art martial, certains possédant même des pouvoirs surnaturels comme la maîtrise du feu ou une force surhumaine. Le duo devra demander le soutien du club de jûken, régenté par les sœurs girondes Aya et Maya Natsume, pour affronter le club des Exécuteurs qui fait régner sur le campus sa loi, celle du plus fort.
En lisant les premiers tomes d’Enfer & Paradis (éditions Panini), on pourrait s’attendre à une simple histoire de furyô alternant scènes de baston sans concession et passages fripons plus qu’explicites, le réservant à un public adulte. Dans les deux cas, on est estomaqué et aguiché par le trait ahurissant d’Oh! Great, qui à 26 ans seulement, fait déjà preuve d’un talent sans pareil. Le mangaka bouleverse soudain la donne avec un flashback remontant deux ans en arrière, puis un suivant saut dans le temps… de plusieurs siècles, transformant ses bastons entre loubards en incarnation d’une guerre divine millénaire, étalée au final sur 22 tomes entre 1998 et 2010.
Ce dernier aspect sera hélas absent de la version animée produite par Madhouse : diffusée à partir du 1er avril 2004 sur TV Asahi, elle n’adapte que les sept premiers volumes de la saga qui sent la sueur, le sang et la cyprine. Si elle respecte le scénario et l’esprit du manga, la série en 24 épisodes (éditions Kazé) l’édulcore néanmoins, condition obligatoire pour une diffusion télévisée, plus particulièrement sur l’aspect sexuel (une scène de viol et une autre saphique disparaissent purement et simplement), contrairement à la baston. Les deux OAV parues l’année suivante, réalisées par le légendaire Rintarô, sont en revanche moins prudes… mais elles ne bénéficient pas du générique hip-hop Bomb A Head !, qui a fait vibrer les enceintes des karaokes des conventions il y a une dizaine d’années !
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