#TBT : Ghost in the shell

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Difficile de croire que Ghost in the shell fête ses 30 ans ! Si le manga de Masamune Shirow est toujours d’actualité, c’est grâce à ses prédictions futuristes… dont certaines se sont déjà accomplies.

Modifiés, truffés d’implants cybernétiques, connectés directement au réseau informatique mondial, les humains sont difficiles à discerner des machines en cette moitié de 21e siècle. Seule leur âme (ghost) dans leur coquille robotisée (shell) permet de les différencier. C’est dans cette époque où la technologie est reine qu’évolue Motoko Kusanagi, major dirigeant la section 9, unité d’élite luttant contre un terrorisme qui a pris de nombreuses tournures avec les nouveaux outils à sa disposition, virus informatiques ou cyborgs assassins. Au fil de ses enquêtes, la militaire en vient à s’interroger sur sa propre condition : avec toutes les améliorations que son corps a subi, peut-elle encore se qualifier d’humaine ?

Avec Appleseed et Dominion, Masamune Shirow s’était forgé une petite réputation auprès des amateurs de science-fiction. En 1989, Kôdansha lui ouvre les portes du Young Magazine pour ce qui deviendra son grand œuvre, Ghost in the Shell. Mêlant polar et cyberpunk, la série se démarque rapidement par son volume d’informations documentées dans tous les domaines imaginables. Armement, véhicules, nanotechnologies, informatique, sociologie, robotique… Shirow inonde son manga de notes de bas de pages qui rendent sa vision du futur un peu plus plausible. Tout d’abord désarçonnés, les lecteurs cessent peu à peu d’envoyer leurs lettres de protestation au magazine pour adhérer au choix artistique du mangaka, et faire un triomphe à la version reliée qui sort en 1991, ainsi qu’à ses suites Ghost in the Shell 2 (publié en recueil en 2001) et Ghost in the Shell 1.5 (2003), qui marquent l’entrée de la saga dans le 21e siècle qu’elle s’amuse à prévoir.

C’est cependant grâce à son adaptation en long métrage animé par Mamoru Oshii que le reste du monde découvre l’univers de Ghost in the Shell en 1995, agrémenté en 2004 d’une suite, Innocence. Depuis, la saga connaît un développement alternatif, complémentaire au manga, à travers les séries TV Stand Alone Complex (2002) et sa suite The 2nd Gig (2004). La popularité de la franchise ne semble pas faiblir, puisqu’elle a connu en 2015 une nouvelle adaptation aux designs plus contemporains, Arise, déclinée en OAV et en longs métrages. Il ne fallait donc pas s’étonner à ce que Hollywood jette son dévolu sur ce monument du cyberpunk, avec Scarlett Johansson dans le rôle de Motoko Kusanagi en 2017. Alors qu’on célèbre les trente ans de la parution de son premier chapitre en magazine, on espère à juste titre que le Japon offrira un jubilé digne de ce nom à une saga toujours d’actualité.

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon