Personnalité de la semaine : Hideaki Anno

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Avec l’arrivée de Neon Genesis Evangelion au catalogue de Netflix, une nouvelle génération peut découvrir ce chef d’œuvre de l’animation japonaise. Et son créateur, Hideaki Anno.

En 1966, Ultraman débarque sur les petits écrans pour fasciner les enfants japonais. Pour le petit Hideaki Anno, âgé de 6 ans, la série tokusatsu est une révélation ! Onze ans plus tard, le lycéen récupère une caméra 8 mm avec laquelle il tournera son premier film amateur. Une fois entré à la faculté d’art d’Osaka, il rendra hommage à la série de son enfance dans un court métrage au budget faramineux de… 8000 yens (65 €) ! Avec son camarade Hiroyuki Yamaga, il réalise le court métrage d’ouverture d’une convention otaku, Daicon III, où il exprime son amour pour l’animation japonaise. Un domaine dans lequel il se plonge à corps perdu en 1984.

Non content d’avoir travaillé sur le film Macross : Do you remember love ?, Anno répond cette année à une petite annonce passée par un certain Hayao Miyazaki. En manque de personnel, le réalisateur recherche des animateurs et, après avoir vu ses dessins, confiera à Anno l’animation du guerrier géant des scènes finales de Nausicaä de la vallée du vent. Enfin, à Noël, il fonde avec Yamaga le studio Gainax, où il réalisera la mythique série d’OAV Gunbuster, puis la série TV Nadia, le secret de l’eau bleue. À la fin de celle-ci, en 1991, Anno entre en profonde dépression, miné par la tournure que prend le marché otaku. À tel point qu’un de ses amis producteurs lui offre une case télévisée « carte blanche », où diffuser une série dans laquelle il pourra s’exprimer en toute liberté.

Le succès de Neon Genesis Evangelion, en 1996, dépasse son créateur. Après une dernière incursion dans l’animation, à contrepied avec la comédie romantique survoltée Karekano, Hideaki Anno renoue avec le live à l’approche du nouveau millénaire. Il adapte Ryû Murakami avec Love & Pop, suivi de l’expérimental et révélateur Shiki-jitsu, deux films produits par Ghibli, avant de proposer une version live acidulée de Cutey Honey. A la tête du studio khara depuis 2006, il y produit une tétralogie de longs métrages qui conclura Evangelion, vaste projet qui subit plusieurs coups de frein. En 2013, tout d’abord, quand Anno double pour son mentor Miyazaki le héros de Le vent se lève. En 2016 ensuite, quand il sort Shin Godzilla, deuxième plus gros succès au box-office nippon de l’année derrière la tornade Your Name. Mais tout vient à point à qui sait attendre : prévu en 2020, l’ultime long métrage Evangelion dévoilera ses dix premières minutes durant Japan Expo !

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon