Depuis trente ans, sous la plume de Kentarô Miura, un guerrier solitaire lutte contre son destin funèbre dans Berserk, titre devenu référence mondiale en matière de dark fantasy.
En anglais, son nom veut dire entrailles. Et Guts a dû en avoir, des tripes, pour survivre dès son plus jeune âge ! Expulsé à sa naissance du corps d’une pendue, la mère adoptive qui l’avait recueilli décède d’une épidémie trois ans plus tard. Il met fin aux sévices que son père adoptif lui faisait subir en le tuant, et part seul sur les routes, se formant au métier de mercenaire, bientôt reconnaissable de loin avec son épée démesurée. En rencontrant le charismatique et lumineux Griffith, Guts pense avoir enfin trouvé une famille d’adoption sous ses ordres avec les autres membres de la Troupe du Faucon. Tous ignorent que leur capitaine a prévu de les trahir : leur sacrifice auprès des forces occultes lui permettra de devenir un démon surpuissant…
Ouvrir Berserk, c’est entrer dans un monde fantasy sans concession. Ici, seuls les plus puissants (force brute, art de l’escrime, magie… les domaines de compétence sont variés) peuvent survivre à travers les bois et les plaines infestées d’êtres surnaturels, les villages et les auberges aux mauvaises fréquentations et les cités fortifiées aux dirigeants corrompus. Les plus faibles et innocents, enfants inclus, finiront violés ou torturés… voire pire. S’inspirant sur le fond du maître de la dark fantasy, Robert Howard (créateur de Conan le Barbare), le mangaka Kentarô Miura puise sur la forme dans les univers graphiques de Gustave Doré, Jérôme Bosch et H.R. Giger pour sublimer ses visions dantesques.
Chaque médaille a son revers. Le soin apporté aux planches demande du temps et, en trente ans, Kentarô Miura a publié « uniquement » 40 tomes de Berserk. Ce rythme de publication, plus proche du franco-belge et du comics, a permis au titre de conquérir en Occident, outre les fans de manga, la communauté rôliste qui se retrouve dans son univers. Pour les spectateurs d’anime exclusivement, la situation est encore pire ! Après une première série légèrement édulcorée en 1997, il faut attendre 2012 pour que Berserk soit à nouveau adapté, cette fois en trilogie cinéma. C’est en 2016, soit quasi vingt ans plus tard, qu’une nouvelle série animée reprend la suite de l’intrigue du manga, avec un retard considérable… et une 3D qui a fait grincer des dents. Trente ans après ses débuts, aucun autre support n’a réussi à procurer la même fascination que le manga original de Miura.
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