Cette année marquera le dixième anniversaire de son décès, mais Satoshi Kon reste dans toutes les mémoires. Pour preuve, une adaptation théâtrale de son film Tokyo Godfathers vient d’être annoncée pour 2021 !
Les hivers sont rudes dans l’île de Hokkaido, au nord du Japon. Le jeune Satoshi Kon les passe donc au chaud, à savourer la vague de dessins animés de science-fiction qui inondent le petit écran japonais durant son adolescence, au milieu des années 70, de Yamato à Gundam en passant par Conan le fils du futur. Descendu à Tokyo pour des études de design visuel, le jeune homme dessine en parallèle des mangas et se fait repérer en 1985, à 23 ans, par Kôdansha. L’éditeur offre alors au débutant l’opportunité d’assister son idole, Katsuhiro Ôtomo.
Le créateur d’Akira forme également Satoshi Kon à l’animation, en le faisant travailler sur son projet Roujin Z en 1991. L’interruption d’Opus (éditions IMHO), suite à la faillite de son éditeur, l’ayant à jamais dégoûté de l’industrie du manga, il se frotte enfin à la réalisation en 1995 avec le segment Magnetic Rose de l’omnibus Memories, toujours sous la direction d’Ôtomo. Deux ans plus tard, Kon réalise son premier long métrage, Perfect Blue, succès critique et public : empruntant à Hitchcock et à K. Dick, son thriller psychologique joue sur la perception du monde et de soi. Il entremêle ensuite histoires fictives et passé bien réel pour remonter la vie d’une comédienne dans Millennium Actress en 2001, déclaration d’amour à l’actrice Setsuko Hara. Auréolé de son succès, le réalisateur prend tout le monde à contrepied avec Tokyo Godfathers en 2003, fable sociale où les rois mages sont remplacés par trois SDF.
Pour revenir à sa thématique de prédilection, le flou entre fantasme et réalité, Satoshi Kon change de format : les 13 épisodes de Paranoia Agent, en 2004, lui permettent de développer l’intrigue anxiogène de ce thriller fantastique. A 42 ans, en 2006, le réalisateur concrétise un rêve d’enfant : porter à l’écran le roman Paprika de Yasutaka Tsutsui ! Désormais acteur majeur dans l’industrie de l’animation, Satoshi Kon participe à la création d’un syndicat pour les artistes, JAniCA, en 2007, année de son ultime production, un court métrage pour le projet collectif Ani-Kuri 15. Trois ans plus tard, en 2010, il est victime d’un cancer du pancréas et laisse, à 45 ans seulement, un vide que son héritage, bien qu’immense, peine à combler.
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