Avec le coup d’envoi de sa quatrième saison animée, Haikyû ! revient sur le devant de la scène. L’occasion pour nous de mettre en lumière son créateur, qui préfère rester en coulisses.
Eliminée dès la fin du premier tour, la performance de leur équipe nationale de volleyball aux Jeux Olympiques de Barcelone impressionne néanmoins les téléspectateurs japonais en 1992. Parmi eux, le petit Haruichi Furudate, âgé de 9 ans, fasciné par les compétences du joueur Shigeru Aoyama. Dès son entrée au collège, l’adolescent choisit ce sport pour son club, dans lequel il s’investit corps et âme. Il faut dire que sa préfecture natale d’Iwate, assez mal desservie par le système ferré, lui propose peu de divertissements en dehors ! En toute logique, Furudate persiste au lycée, même s’il estime être un piètre contreur central, alors qu’il s’agit de son poste de prédilection.
Pendant huit ans, le jeune homme s’exile dans la préfecture de Miyagi pour poursuivre ses études dans la faculté de design de Sendai. Même s’il abandonne les parquets pour la table à dessin, sa passion pour le volleyball ne le quitte pas. Un rêve vient alors s’ancrer dans l’esprit de Haruichi Furudate : se libérer de sa frustration adolescente de ne pas avoir atteint le niveau espéré à travers un manga consacré à ce sport ! A 25 ans, il fait partie des candidats les plus âgés à postuler à un concours du Shônen Jump en 2008. Le temps d’une mini-série horrifique en 2009-2010 (Kiben Gakuha, Yotsuya Senpai no Kaidan), et Harudate s’apprête à réaliser son rêve ! Après un one-shot introductif fin 2011, Haikyû !! débute dans les pages du Jump en décembre 2012.
Avec actuellement 41 tomes imprimés à plus de 35 millions d’exemplaires, la série est devenue un phénomène culturel mondial. Porte d’introduction rêvée au volleyball, à son jargon et ses stratégies, Haikyû !! (disponible aux éditions Kazé) bénéficie surtout de la rythmique propre à ce sport, selon l’auteur : la vitesse n’y est pas systématique mais, tant que le ballon est en l’air, la concentration de chaque joueur doit être absolue. La réelle raison du succès se trouve cependant dans l’investissement constant du mangaka qui, à trente ans passés, assiste chaque année au tournoi printanier inter-lycées, pour s’immerger à nouveau dans l’atmosphère des stades, et renouer avec les sensations de stress et d’adrénaline des joueurs, identiques à celles qu’il connaissait, vingt ans plus tôt.
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