A la charnière des années 60 et 70, Ashita no Joe est devenu un phénomène de société… au point de se retrouver mêlé, malgré lui, à l’actualité !
Après avoir fui son orphelinat, Joe Yabuki erre dans les quartiers mal famés du Tokyo de l’après-guerre à peine reconstruit. Il y fait la connaissance de l’ancien entraîneur de boxe Danpei, qui lui enseigne les rudiments du noble art. Joe choisit le plus mauvais moment pour mettre ses conseils en application, puisqu’il étale au sol un de ses voisins de garde à vue ! Durant son incarcération, l’adolescent rencontre un autre prisonnier féru de boxe, Rikiishi… qui remporte leur match. A la fois rivaux et amis, les deux boxeurs se promettent de s’affronter à nouveau hors des murs de la prison, en tant que professionnels. Un défi dans lequel Joe se lance à corps perdu, une fois sa peine purgée…
Le manga scénarisé par Asao Takamori et dessiné par Tetsuya Chiba commence le 1er janvier 1968, année où les heurts entre les étudiants et la police atteignent un sommet au Japon. Dans ce climat social tendu, où les syndicats sont également réprimés, le voyou issu du caniveau qui conquiert sa rédemption à la force de ses poings devient un symbole de la lutte : en détournant un avion, la Fraction Armée Rouge se présente comme les « Joe de demain » contemporains ! Mais c’est en 1970 que le manga se transforme en phénomène de société : plus de 700 personnes se réunissent pour tenir des obsèques bien réelles après la publication du chapitre où décède un personnage crucial !
Respectueux de l’œuvre d’origine, Osamu Dezaki livre cette même année une adaptation animée de 79 épisodes, première saison encore dans toutes les mémoires de par sa qualité. En parallèle, les derniers membres des mouvements protestataires préparent une révolution armée, muselée à l’hiver 1972. Plutôt que risquer de mettre de l’huile sur ces braises, Ashita no Joe disparaît des écrans… pour y revenir en octobre 1980, avec une saison 2 de 47 épisodes. Une décennie s’étant écoulée, Osamu Dezaki effectue en amont un remontage des premiers épisodes, pour obtenir un long métrage de 150 minutes récapitulant les débuts de l’histoire. Fêtant ses 40 ans cette semaine, le film reste la meilleure porte d’entrée à l’aïeule de titres comme Hajime no Ippo.
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