Rémi sans famille a eu un tel impact sur le public français que son titre est entré dans le langage courant ! Quarante ans plus tard, que reste-t-il de la série animée en dehors de souvenirs nostalgiques ?
Malgré la rude vie du 19e siècle, Rémi vit heureux auprès de sa maman Barberin, dans le Massif central. Tout bascule au retour de son père, Jérôme, monté travailler à Paris. Victime d’un accident de travail, ayant perdu son procès, il ne supporte pas de voir que sa femme ne s’est pas débarrassée du garçonnet qu’il avait recueilli auparavant ! Sans la prévenir, il revend pour 40 francs Rémi à Vitalis, un chanteur itinérant. En compagnie du vieillard, de ses trois chiens Capi, Dolce et Zerbino, et de son singe savant Joli-Cœur, le jeune garçon va traverser la France et des épreuves tragiques… pour finalement accéder au bonheur.
Publié en 1878, le roman Sans Famille avait fait pleurer dans les chaumières de France, puis du monde. Étonnamment, ce n’est pas le studio Nippon Animation, habitué des adaptations de la littérature jeunesse occidentale, qui transpose l’œuvre d’Hector Malot sur petit écran, mais Tokyo Movie Shinsha. Malgré de nombreuses petites divergences, et quelques approximations géographiques, la série reste fidèle à l’intrigue sans pitié pour son héros : misère sociale, deuils poignants, violence sur enfants et animaux… Rémi sans famille n’épargne pas son public, d’autant plus que son réalisateur Osamu Dezaki accentue chaque moment poignant avec ses « postcard memories », son effet signature qu’on retrouve dans Cobra, Lady Oscar ou L’île au trésor. Il y expérimente notamment des effets de perspective avec le directeur artistique Shichiro Kobayashi en faisant défiler les arrières plans à des vitesses différentes, pour un effet 3D renforcé si l’on revêt des lunettes adéquates !
Diffusés entre octobre 1977 et octobre 1978 sur Nippon TV, les 51 épisodes ont connu un remontage en long métrage de 90 minutes sorti il y a quarante ans, le 15 mars 1980. Deux ans plus tard, le 17 février 1982, la série est diffusée sur TF1 avec une VF d’exception (Jean Topart fait des merveilles en tant que narrateur) et bouleverse aussi bien les enfants que leurs parents. Malgré son étiquette « crève-cœur », Rémi sans famille sera régulièrement rediffusée (L’école est finie, Les Minikeums, Bonsoir les Zouzous…), sa qualité lui permettant de traverser les décennies. Rajoutez à cela un générique français imparable, dont la mélodie enjouée reste dans toutes les mémoires, et vous obtenez un titre encore indispensable aujourd’hui dans la vidéothèque des amateurs d’anime.
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