Personnalité de la semaine : Shinji Aramaki

0

Avec la diffusion sur Netflix de Ghost in the Shell SAC_2045, Shinji Aramaki s’impose un peu plus comme un ambassadeur proactif de l’animation japonaise à l’international.

Né en 1960, Shinji Aramaki fait partie de la génération qui reçoit de plein fouet des anime comme Yamato et Gundam. La sortie japonaise de Star Wars étant programmée un an après les USA, il calme son impatience en dessinant son propre manga, avec pour seuls indices les documents promotionnels. Quand il ressort de la projection, l’adolescent estomaqué par les effets spéciaux est un peu déçu par l’intrigue, préférant sa version. C’est désormais sûr, il créera lui aussi ses propres dessins animés remplis de mecha ! En attendant, il s’échine à en créer, notamment pour la gamme de jouets Microman, qui deviendra Transformers une fois rachetée par les USA.

Le succès de la franchise entraîne une multitude d’autres jouets transformables en Occident au milieu des années 80. MASK ou Pole Position sont autant d’opportunités pour le jeune designer de travailler aux États-Unis, à 23 ans ! Mais c’est son pays natal qui lui permet de toucher son rêve du doigt (il signe son premier design pour un anime sur Mospeada) avant d’enfin le concrétiser, en passant à la réalisation de l’OAV Metal Skin Panic MADOX-01, en 1987. Adoubé auprès des fans grâce à sa participation sur le dernier volet de Megazone 23, Aramaki se retrouve surchargé de commandes… au point de prendre son indépendance en 1997. Le nouveau freelance peut alors organiser son agenda selon ses envies, un pied dans le mecha-design, l’autre dans la réalisation de publicités afin de mieux maîtriser les pistes inédites qu’offrent les nouvelles technologies.

Les deux voies se rejoignent en 2004 avec Appleseed, long-métrage pionnier exploitant le cell-shading et sa suite trois ans plus tard, Appleseed Ex Machina. Aramaki ne se limite pas à l’animation, ni au Japon ! On le retrouve ainsi comme conseiller créatif sur l’omnibus Halo Legends tiré du jeu vidéo éponyme en 2010, ou à la réalisation de l’adaptation en images de synthèse de Starship Troopers : Invasion en 2012. En retour, le prodige exporte les icônes nippones, alternant entre le rendu hyper-réaliste de Capitaine Albator (2013) et le cell-shading d’Appleseed Alpha (2014). Il devient de facto un atout idéal pour Netflix, qui lui fournit deux défis de taille à relever avec Shinji Aramaki : transposer en 3D deux licences mythiques, Ultraman et Ghost in the Shell, pour le public occidental. Après ces challenges, le duo puise à nouveau dans la culture américaine pour leur prochain projet pour Crunchyroll, Blade Runner : Black Lotus

Parlez-en à vos amis !

A propos de l'auteur

Matthieu Pinon