Décédé le 11 juin dernier, Katsuhisa Hattori considérait tous les genres auxquels il a collaboré comme majeurs : séries TV, dessins animés ou jeux vidéo.
Malgré la seconde guerre mondiale, le petit Katsuhisa Hattori, né en 1936 à Tokyo, bénéficie très tôt d’une éducation musicale d’exception sous la houlette de son compositeur de père, Ryôichi Hattori. Particulièrement intéressé par les orchestrations symphoniques, il parachève ses études au Conservatoire de Paris, dont il sort diplômé en 1958 : son amour pour la France se fera sentir tout au long de sa carrière. Katsuhisa Hattori regagne alors le Japon, véritable eldorado pour les compositeurs ! Avec la récente apparition des téléviseurs, les productions locales réclament des bandes originales, et le jeune homme croule sous les commandes.
Grâce au succès de la série Tokusatsu Le Prince de l’espace, transposée en deux longs métrages, les portes du cinéma s’ouvrent également au compositeur. Pendant vingt ans, Hattori est sur tous les fronts : drama, cinéma, spots publicitaires, arrangeur pour les stars de la pop… En dirigeant le concert de la St-Valentin de l’Orchestre Philharmonique du Japon en 1978 et le show d’adieu de l’icone Momoe Yamaguchi en 1980, le musicien atteint la consécration publique ! Il se tourne alors vers un public plus jeune, en collaborant à des séries animées telles que Les Trois Mousquetaires ou Tom Sawyer. Sa simple présence au générique du film de Ken le survivant lui donne plus de cachet que la série TV !
Traçant en parallèle sa carrière solo (certains de ses albums portent des titres en français, Bon Voyage ou Le Rhône), il consacre ses partitions symphoniques à des œuvres au souffle épique, comme Argento Soma ou la saga space opera Crest of the stars. Bon sang ne saurait mentir ! Son fils Takayuki signe de son côté les bandes originales de Slayers et Martian Successor Nadesico ! Ensemble, ils proposent un projet fou à Nobuo Uematsu : produire une version symphonique de ses partitions pour les jeux vidéo Final Fantasy I et II. Sorti en 1989, l’album Symphonic Suite Final Fantasy offre à la musique vidéoludique, jusqu’ici considérée comme des « bip-bip », ses lettres de noblesse ! Vedette nationale à peine entachée par une amende pour plagiat, il a droit à un concert jubilé célébrant ses cinquante ans de carrière en 2009. Autant de morceaux de musique qui lui survivront, le compositeur ayant poussé son dernier souffle à 83 ans.
Vous devez vous connecter pour laisser un commentaire.