Les plus vieux des otaku n’avaient pas attendu Naruto pour connaître les Hokage, un clan ninja au cœur de Flame of Recca, qui souffle ses 25 bougies aujourd’hui !
Recca Hanabishi est tellement passionné par les ninjas qu’il prétend en être un à qui veut l’entendre… et même qui ne le veut pas. L’adolescent fougueux se retrouve ainsi pris dans de nombreuses bastons puisqu’il clame partout qu’il obéira aux ordres de la personne capable de le battre. Au final, il se met au service de la jolie Yanagi Sakoshita, qui a le pouvoir surnaturel de guérison sur tout type de blessure. Bien vite, Recca réalisera qu’il peut maîtriser les flammes, une aptitude dont il a hérité en tant que descendant sur la sixième génération du clan ninja Hokage, éradiqué quatre siècles auparavant ! Ces guerriers manipulaient des armes aux capacités surnaturelles, les madôgu, que Recca et ses amis vont chercher à récupérer. En particulier le Tendô Jigoku, qui fournirait la vie éternelle, ardemment convoité par l’immonde Kôran Mori, prêt à tout pour arriver à ses fins, y compris kidnapper Yanagi !
Le combat était loin d’être gagné d’avance pour Flame of Recca ! À ses débuts dans le Shônen Sunday, le manga devait en effet trouver sa place au milieu de légendes telles que Ranma ½, H2, Major, Ghost sweeper Mikami ou encore Détective Conan ! Pourtant, en exploitant judicieusement la mythologie ninja, le mangaka Nobuyuki Anzai réussit à tirer son épingle du jeu. Le premier tome relié de Flame of Recca, sorti le 18 septembre 1995, entame une longue série de 33 volumes qui ne prendra fin qu’en 2002 ! Le succès sera tel au Japon qu’une série animée sera rapidement mise en chantier au studio Pierrot, réalisée par un spécialiste des titres tapageurs pour garçons, Noriyuki Abe – déjà réputé pour Yu Yu Hakusho, il persévèrera ensuite avec GTO et Bleach. Les 42 épisodes ne couvrent cependant que les premiers arcs du manga, allant jusqu’à omettre certains personnages secondaires, comme c’est souvent le cas avec les séries lancées en parallèle de la publication du manga originel.
Néanmoins, c’est grâce à cette adaptation que Flame of Recca franchit avec succès les frontières du Japon, pour s’imposer notamment auprès du public américain. La France étant alors en plein embargo sur les anime suite à l’arrêt du Club Dorothée, il faudra attendre 2006 pour l’obtenir en DVD grâce à Déclic Images. Cette sortie offre alors une nouvelle visibilité au manga, édité chez Tonkam depuis 2002… alors que sa publication se termine au Japon ! Les otaku français contribuent alors au succès international de la BD, écoulée à plus de 25 millions d’exemplaires à travers le monde. De quoi faire connaître son auteur, Nobuyuki Anzai, qui revient sur le devant de la scène en 2003 avec MÄR (disponible aux éditions Kana). Rétrospectivement, Flame of Recca ne brille pourtant pas par son originalité, en enchaînant les poncifs du nekketsu (la demoiselle en détresse, le tournoi, le groupe d’amis soutenant le héros…). Néanmoins, en dépoussiérant le mythe des ninjas, la série a contribué à l’essor d’un autre titre qui marquera quelques années plus tard l’industrie du manga, un certain Naruto !
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