La femme est l’avenir de l’homme… mais aussi le futur de l’animation japonaise ! Sayo Yamamoto, dont on attend le long métrage tiré de Yuri on ice, en est le parfait exemple.
Il n’a pas fallu longtemps pour que Sayo Yamamoto dévoile son anticonformisme. Inscrite en faculté d’art et de design, la jeune Tokyoïte s’ennuie à mourir durant les cours. À tel point que, alors qu’aucune section « animation » n’est au programme, elle propose comme projet de fin d’études un court métrage animé avec Toshiro Mifune comme modèle pour son héros samouraï. Le jury, conquis, octroie son diplôme à la jeune femme qui intègre très rapidement le monde professionnel. En effet, à 23 ans seulement, elle entre chez Madhouse où elle signe les storyboards de la série adaptée du manga de CLAMP, X, dont elle réalise le 22e épisode l’année suivante, en 2001 ! Malgré la confiance que le studio lui a octroyée, la jeune femme préfère faire cavalier seul et se lance en freelance. On retrouve ainsi son nom aux postes de storyboard ou de réalisatrice d’épisode sur Abenobashi, Samurai Champloo, Eureka Seven ou Ergo Proxy.
C’est durant la production de Samurai Champloo que le patron de Manglobe propose à Sayo Yamamoto de réaliser sa première série au sein de son studio. Monopolisée par son travail sur le titre de Shin’ichiro Watanabe, la jeune femme demande du délai… jusqu’au déclic ! Suite à une rupture amoureuse, Yamamoto part entre copines au Brésil se changer les idées, un voyage qui voit naître l’idée de Michiko & Hatchin. Quand elle prend la direction de la série, diffusée en 2008, le nombre de femmes à ce poste se compte sur les doigts d’une main dans l’industrie de l’animation au Japon ! Telle une pionnière, Sayo Yamamoto ouvre la voie à de nombreuses autres femmes, et se retrouve réclamée pour réaliser les génériques des plus grosses licences (Arakawa under the bridge, Psycho-Pass, L’Attaque des Titans, Space Dandy…)
En 2012, elle se voit ainsi confier une licence pourtant très masculine, Lupin III, qu’elle remet au goût du jour en se focalisant sur l’alter-ego féminin du cambrioleur dans la série Une femme nommée Fujiko Minne. Il faudra pourtant attendre 2016 pour qu’enfin, quinze ans après ses débuts, le nom de Sayo Yamamoto soit connu à travers tout le Japon, et même le monde ! Débordant de sa passion pour le patinage sur glace, techniquement irréprochable, et saupoudré d’une bonne louche de shônen ai (genre qui s’est forgé une solide communauté internationale grâce à Internet), Yuri on ice s’impose comme une série incontournable. La production d’un film prequel Ice Adolescence, revenant sur la jeunesse de Victor Nikiforov (notamment en France, cocorico !) ayant été mise à mal par l’épidémie de coronavirus, les fans se désespéraient d’en avoir des nouvelles… qui viennent enfin d’arriver, avec un nouveau trailer ! On attend en tout cas de pied ferme cette première incursion de la réalisatrice de 43 ans sur grand écran, un tournant majeur dans sa carrière aussi risqué qu’un triple axel !
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