Le lancement d’une nouvelle série de Kei Toume est toujours un événement. Pourquoi ? Il suffit de revenir sur la carrière de la mangaka pour le comprendre…
Pendant plusieurs décennies, la ville de Zama a été connue à travers le Japon pour être le berceau de l’usine Nissan. Bien qu’elle y naisse en 1970, Kei Toume n’a aucune envie de se lancer dans la mécanique, mais se plonge dès sa plus tendre enfance dans le dessin. Quand elle a huit ans débute le manga Urusei Yatsura : la petite fille, fascinée, s’inscrit à un fan club de Rumiko Takahashi, dont elle recopie avec passion les dessins, et, en dessinant une parodie, crée son premier manga. En toute logique, elle s’inscrit aux clubs de manga de son collège puis de son lycée, avant d’orienter ses études supérieures vers la faculté des Beaux-Arts Tama de Tokyo, où elle découvre des artistes qu’elle admirera toute sa vie, de Hegon Schiele à Gustav Klimt.
C’est à l’âge de 22 ans qu’elle commence sa carrière professionnelle, après avoir été sélectionnée sur un concours du magazine Comic Burger – elle avouera avoir choisi ce titre de l’éditeur Scholar car il intégrait de nombreux gag mangas. Elle y publie des one-shots, notamment Rokujo Gekijo qui décroche le prix Shiki de l’éditeur Kodansha en 1993. L’an suivant, elle remporte la même récompense avec le one-shot Mannequin, et attire ainsi l’attention des éditeurs. C’est le moment pour Kei Toume de changer de braquet et de passer à des séries en plusieurs volumes, comme Kurogane et Les lamentations de l’agneau (disponible aux éditions Delcourt) qu’elle dessine en parallèle. Elle élargit également son champ d’activités en testant le poste de chara-designer sur la production des jeux vidéo Giga Wing et Giga Wing 2. Grâce à ses revenus, la jeune femme laisse libre cours à ses manies de collectionneuse (elle adore les verres), au point de devoir changer deux fois de logement durant la publication des Lamentations de l’agneau, pour pouvoir stocker des affaires toujours plus encombrantes !
Également passionnée de musique, Kei Toume s’inspire d’une chanson du groupe RC Succession (leur leader, Kyôshirô Imawano, était une référence de la scène rock japonaise durant les eighties) pour lancer sa série la plus célèbre en 1999, Sing « Yesterday » for me (disponible aux éditions Delcourt), adapté en anime en 2020 (sur Crunchyroll) . En parallèle, elle continue de diversifier ses compétences en travaillant sur les concept designs du film Sakuya yôkai den en 2000. Des extras d’autant plus remarquables que la mangaka livre une soixantaine de pages chaque mois, avec le soutien d’un seul assistant pour les trames… quand elle ne dessine pas seule ! Toume privilégie donc les séries courtes (Acony, LUNO (disponible aux éditions Kana), Les mystères de Taisho (Delcourt)…), d’autant plus que certains magazines la publiant cessent leur parution, obligeant un transfert de ses titres ! C’est ainsi le cas du Comic Birz de Gentosha, dont l’arrêt en 2018 a contraint Kei Toume de dessiner la vraie-fausse suite de Kûden noise no Himegimi dans le magazine Evening de Kôdansha ! La bonne santé du Grand Jump de Shueisha devrait éviter le même destin à Jinbōchō de Kosho Kurashi, tranches de vie d’un groupe d’adolescentes vivant dans le quartier des librairies d’occasion de Tokyo, qui débutera le 1er décembre !
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