Il y a vingt ans, un court métrage saisissant lançait la carrière d’un jeune réalisateur… qui allait exploser le box-office japonais avec Your Name. Retour sur les débuts de Makoto Shinkai !
En 2039, l’humanité a connu ses premiers affrontements dans la région de Tharsis, sur Mars, contre une race inconnue d’extraterrestres. Baptisés en conséquence Tarsiens, ils ont laissé derrière eux une technologie permettant de se déplacer dans l’espace grâce à des bonds supraluminiques. Huit ans plus tard, un vaisseau de la Flotte Spatiale des Nations Unies part en quête des Tarsiens avec à son bord la jeune Mikako Nagamine. L’adolescente pilote de Tracer (des mechas qui partent au front contre les Tarsiens) laisse sur Terre son meilleur ami Noboru Terao. Pour communiquer, les deux lycéens n’ont que les textos qui mettent de plus en plus de temps à naviguer entre leurs téléphones portables à mesure que le vaisseau Lysithea atteint, puis franchit les limites du systèmes solaire. Leur relation résistera-t-elle aux années d’attente entre chaque message ?
En 1999, Makoto Shinkai mais affole déjà tous les spécialistes de l’animation écumant les festivals avec son court métrage Elle et son chat. Si l’on excepte la voix de l’héroïne et la musique, l’intégralité de ce petit film de cinq minutes a été réalisée par le jeune homme de 26 ans durant son temps libre. Malgré l’absence de moyens et de temps, le talent de Shinkai transparaît à travers ce film, et son accueil chaleureux incite le jeune homme à retenter l’aventure… avec plus d’ambition ! Employé à l’époque chez Falcom, célèbre studio de jeu vidéo (à qui l’on doit notamment les sagas Y’s et The legend of heroes), il profite de l’accès que son poste offre aux logiciels (LightWave, Photoshop, After Effects… dans des versions bien moins abouties qu’aujourd’hui) et aux ordinateurs, même s’il travaille essentiellement sur son Power Mac G4. Produit en sept mois, The voices of a distant star permet à Makoto Shinkai de trouver ses marques et développer son propre style. Narrativement tout d’abord, en narrant une histoire sur 25 minutes et non plus 5 uniquement, mais surtout graphiquement.
La première évidence qui saute aux yeux est le travail du réalisateur sur la couleur, qui deviendra sa marque de fabrique, entre couchers de soleil éclatants et teintes phosphorescentes dans l’environnement stellaire, le tout ponctué par de nombreux effets de flare. Mais le réalisateur impose également des arrière-plans photoréalistes obtenus à partir de repérages minutieux de lieux réels, méthode qu’il reproduira dans ses titres suivants. Si, cette fois encore, Shinkai et sa petite amie de l’époque prêtent leur voix aux personnages pour une diffusion au cinéma le 2 février 2002, The voices of a distant star bénéficiera d’un doublage professionnel pour son édition en avril de la même année. Grâce à ce film, la notoriété de Shinkai dépasse largement le cercle des festivals au Japon et à l’international, notamment aux USA où le film se retrouve commercialisé en DVD. Le réalisateur pourra ainsi se frotter au long métrage avec La tour au-delà des nuages, premier pas vers son triomphal Your Name en 2016. Une ascension que l’on peut savourer en redécouvrant The voices of a distant star sur ADN !
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