Se pencher sur des titres inédits permet de mieux comprendre le patrimoine anime/manga japonais… mais aussi de réaliser que seul le meilleur de la production nous parvient !
Masuo Fugano est un salaryman tout ce qu’il y a de plus banal… si l’on oublie sa malchance avec les femmes. Il n’a jamais tenu la main ou embrassé une personne du sexe opposé. Il va jusqu’à consulter une voyante, qui lui prédit une vie solitaire. Décidément poissard, il fait tomber des papiers de sa pochette un jour de pluie. Une ravissante jeune femme vient alors à son secours, et lui offre même son mouchoir. Masuo finit par la retrouver, et très vite, se retrouve engagé dans les jeux de l’amour et du hasard avec Nagisa Shiozaki. Surtout du hasard : les circonstances finissent toujours par se retourner contre lui à chaque occasion qui se présente ! Pourtant, la jolie institutrice de maternelle en pince pour lui, mais répugne à s’embarquer dans une nouvelle aventure, le cœur brisé par son histoire d’amour précédente…
Lancé en 1985, le Business Jump est le premier magazine que Shûeisha destine aux salarymen, comme son nom l’indique. Pour leur faire oublier leur morne quotidien répétitif, le mensuel offre donc des séries basées sur l’évasion comme Le sommet des dieux… ou des titres jouant sur les rapports homme-femme (Golden Boy, Sing yesterday for me, Jôô…). C’est dans cette dernière veine que s’inscrit Yume de aetara de Noriyuki Yamahana. Entre 1994 et 1999, le mangaka entretient le jeu du chat et la souris entre le malchanceux Masuo et l’adorable Nagisa, compagne idéale sur laquelle fantasment les lecteurs. En toute logique, le manga étalé sur 17 volumes ne pouvait pas ne pas être adapté en animation. Et puisque le public visé est avant tout des salarymen avec un certain pouvoir d’achat, c’est tout d’abord le format OAV qui a été favorisé. Trois épisodes sortent donc entre le 21 avril 1998 et le 19 décembre 1998, réalisés par Hiroshi Watanabe, déjà réputé pour son travail sur les OAV de Slayers.
En parallèle, le studio J.C. Staff se lance également dans la production d’une série TV ! Diffusée à partir du 1er décembre, celle-ci se démarque par son format original : 16 épisodes de huit minutes chacun. Ainsi, au final, la série (si l’on exclut les génériques) dure moins longtemps que les trois OAV bout à bout ! Mais surtout, cette version télévisée réalisée par Takeshi Yamaguchi (Bad Boys), sombre dans un schéma répétitif lassant. Alors que les OAV reproduisent l’originalité du manga, la série fonctionne sur le même quiproquo : à chaque épisode, Nagisa découvre Masuo en compagnie d’une autre femme. C’est l’unique ressort de If I see you in my dream, qui s’accorde en prime une fin ouverte là où les OAV concluent avec la victoire de l’amour pour nos tourtereaux. Fonctionnant sur le même principe, Love Hina affichera quelques mois plus tard une qualité bien supérieure et saura conquérir le monde, à commencer par la France… qui, par conséquent, ne connaîtra jamais cette adaptation médiocre, pourtant représentative d’une tendance forte à la fin du 20e siècle au Japon !
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