Vingt ans. Cinquante tomes. Et pourtant, l’un des mangas de basket-ball les plus enthousiasmants reste encore trop peu connu en France !
Il l’avait promis à sa mère : Sora Kurumatani dominera le tournoi de basket-ball de son lycée ! Mais pas des épaules : mesurant 149 cm, l’adolescent est difficilement pris au sérieux, a fortiori dans ce sport réservé aux grands gabarits. D’ailleurs, sur le chemin vers son nouvel établissement, le lycée Kuzuryû, Sora se fait racketter dès la rentrée ! Il réussit cependant à conserver son bien le plus précieux : sa paire de chaussures de basket. Peu après, il fait la connaissance d’un autre élève de son lycée, Chiaki Hanazono – un épisode ubuesque où se mêlent connivence et bousculade. Une fois arrivé au sein de son établissement, Sora se rue au gymnase pour découvrir, décontenancé, que le club de basket-ball réunit les pires délinquants, au point d’être surnommé la déchetterie. Il se retrouve d’ailleurs mis au défi par le capitaine Momoharu… qui n’est autre que le frère jumeau de Chiaki !
Débuté le 10 décembre 2003 dans les pages du Shônen Magazine, Ahiru no Sora voit son premier tome relié paraître le 15 mai 2004, soit il y a vingt ans. Rapidement, le titre trouve son public, grâce à son subtil mélange des genres. On y retrouve en effet l’ascension vers le sommet d’un jeune sportif a priori désavantagé dans son domaine, un thème au cœur de nombreux mangas. Takeshi Hinata, l’auteur, ne se limite pas au terrain de jeu, mais décrit la vie de lycée avec ses joies, ses peines et ses premières amours, avec tendresse et un humour bienveillant. Il propose surtout plus qu’un simple divertissement, glissant tout au long de son manga des thématiques sociales en phase avec son lectorat adolescent : le harcèlement scolaire, le divorce, ou encore la pauvreté. Une diversité rendue possible grâce à la palette de personnages, notamment de basketteurs, qui doivent apprendre à passer outre leurs désaccords et leurs frictions.
Ahiru no Sora remporte donc un succès croissant au fil des années au Japon. Toujours en cours aujourd’hui avec 51 tomes au compteur, il dépasse les 25 millions d’exemplaires vendus. Preuve de sa popularité, il obtient même une adaptation animée en 50 épisodes produite au studio Diomedéa, qui reprend les 18 premiers volumes. Pourtant, en France, la sauce ne semble pas avoir pris. Peut-être parce que le manga rappelle par certains points les classiques du genre, entre les voyous basketteurs de Slam Dunk et l’entrain inébranlable de son héros digne de Captain Tsubasa ? À moins que les éditions Glénat n’aient trop tardé à le sortir en VF ? Réintitulé Dream Team, il n’arrive en effet dans nos libraires qu’à partir de 2011 et doit faire face à un concurrent de poids, Kuroko’s Basket. Résultat : depuis 2015, il ne sort plus qu’en tome double afin d’atténuer ses faibles ventes. Et si les Jeux Olympiques et la mise au catalogue récente de la série animée sur Netflix (en plus de Crunchyroll) donnaient à ce titre l’occasion d’un nouveau rebond ?
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