Personnalité de la semaine : Yûgo Kobayashi

C’est l’invité d’honneur de Japan Expo ! À cette occasion, AnimeLand revient sur le parcours de Yûgo Kobayashi, mangaka en pleine ascension.

Plus petite île des quatre principales composant le Japon, Shikoku est aussi la moins célèbre. Elle ne manque pourtant pas de ressources, à commencer par la ville de Matsuyama, au nord-ouest. Chef-lieu de la préfecture d’Ehime, elle est réputée pour ses sources chaudes ancestrales, et surtout être le cadre du classique de la littérature Botchan, de Natsume Soseki. D’ici peu, Matsuyama pourrait ajouter un nouvel argument pour attirer les touristes, puisque la ville est le berceau de Yûgo Kobayashi, dont la popularité a désormais franchi les frontières du Japon !

Contrairement à la majorité des mangakas, Yûgo Kobayashi s’est lancé tardivement dans cette voie. Le jeune homme a en effet privilégié un emploi alimentaire, sans pour autant étouffer sa passion pour le dessin. Il publie ainsi de nombreux dôjinshis centrés autour de deux séries qu’il affectionne particulièrement, Prince du Tennis et Bleach. C’est à 24 ans qu’il saute enfin le pas et quitte son job pour tenter sa chance dans l’univers de la bande dessinée. Son premier titre en tant que professionnel, Mizu no Mori, mêle comédie romantique, fantasy et action. Malgré ses références à la populaire Jeanne d’Arc, la série lancée en 2010 ne dure que trois tomes. Deux ans plus tard, il expérimente le gourmet manga avec Tenman à la carte, qui réussit à durer un volume de plus. C’est en puisant dans sa passion pour le football que ce fervent supporter du Ehime FC parvient enfin à atteindre le succès en 2015 avec Ao Ashi (disponible chez Mangetsu). Fortement inspirée par Giant Killing, la série mettant en exergue la stratégie et le jeu collectif ravit les amateurs de football à travers le monde.

« (pour le titre) Je me suis inspiré du ‘roseau pensant’ du philosophe français Blaise Pascal. En japonais aussi, le mot ‘bleu’ (Aoi) peut avoir le sens d”immature’. On l’utilise pour désigner quelqu’un qui n’a pas encore la maturité nécessaire pour bien réfléchir. Or, le football est un sport de réflexion. Le message que je voulais envoyer était que pour percer en tant que professionnel, il faut être capable de réfléchir correctement. » Yûgo Kobayashi à BFMTV

Le succès est tel qu’une série TV est mise en chantier en 2022 chez Production I.G, pour une diffusion sur la chaîne éducative NHK E – un créneau prestigieux. Sans jamais abandonner le rythme de publication hebdomadaire du Big Comic Spirits, Yûgo Kobayashi parvient à créer d’autres œuvres en parallèle, afin de s’aérer l’esprit de cette série principale dépassant les 35 volumes. Citons ainsi Short Peace, en 2017, autour du cinéma (disponible chez Mangetsu) ; Two Pawns en 2018, autour du shogi ; Fermat’s Kitchen en 2018, qui entremêle gastronomie et mathématiques (disponible chez Mangetsu). Sans oublier le récent spin-off Ao Ashi –  Brother Foot (disponible chez Mangetsu). Inépuisable, Yûgo Kobayashi prend néanmoins le temps de venir rencontrer ses fans français à l’occasion de Japan Expo. Avant de repartir pour Matsuyama dont, à n’en pas douter, il fera la fierté dans les années à venir !