#TBT : Windy Tales

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Grâce à sa proposition artistique singulière, Windy Tales s’est imposé comme une œuvre exceptionnelle dès sa sortie… et n’a pas pris une ride, vingt ans plus tard.

Nao Ueshima a la tête dans les nuages. Littéralement. La collégienne passe son temps à les photographier depuis le toit de son collège, où elle a créé un club photo uniquement dans cet objectif. Durant une séance, elle découvre un spectacle hors du commun : un chat qui vole. Et pas qu’un ! Stupéfaite par ces matous flottant dans l’air, l’adolescente se penche à la balustrade pour les photographier… et bascule. Mais sa chute se retrouve ralentie jusqu’à être amortie par un buisson. Selon sa camarade Ryoko, Nao doit sa survie à leur professeur, M. Taiki, qui maîtriserait le vent ! Ce serait même lui qui aurait enseigné aux chats comment voler. Nao part donc enquêter sur l’enseignant dans son village natal, accompagnée dans son expédition par sa meilleure amie Miki et son camarade réservé Jun. Une enquête qui débute lors d’un étrange festival dédié au vent…

Dès l’origine du projet, Windy Tales va à contre-courant de la production de l’animation japonaise au tournant du millénaire. Pour commencer, sa note d’intention : vouloir représenter le vent, par définition élément invisible. Ce désir d’anticonformisme se prolonge dans la structure scénaristique. Alors que Windy Tales pourrait développer une intrigue au long cours, chacun des treize épisodes propose une histoire indépendante et bouclée, toujours liée au vent. Quant aux mystères essentiels, ils ne seront pas résolus : au spectateur d’accepter la dimension fantastique de ce monde pas si éloigné du nôtre. Enfin, impossible de ne pas évoquer le character-design, qui tranche avec les standards du genre ! Masatsugu Arakawa propose des personnages aux traits anguleux, rappelant le Super Deformed avec des têtes agrandies et des jambes effilées au niveau des pieds…

Le reste de l’esthétique de Windy Tales prolonge cette démarche, avec des fonds aux couleurs vives et contrastées qui alternent avec des décors extrêmement détaillés. Avec tous ces atouts hors-norme, la série se permet d’exploiter toute la palette de techniques qu’offre l’animation. Certains épisodes intègrent ainsi des séquences en 3D particulièrement réussies pour l’époque. Une signature de Production I.G, studio vers qui s’est naturellement tourné Mamoru Oshii pour développer Windy Tales. On retrouve d’ailleurs, sans surprise, son complice Kenji Kawai qui offre une bande-originale onirique en phase avec l’atmosphère de la série. Hélas, cette œuvre hors-norme souffrira, en contrepartie de sa liberté artistique, d’une diffusion confidentielle. En commençant par le site de pay per view Animax, du 11 septembre 2004 au 26 février 2005. Il faudra attendre 2008 pour qu’elle parvienne en France en DVD, avant d’obtenir grâce à la regrettée chaîne Nolife une diffusion TV. Vingt ans plus tard, aucune plateforme ne permet à une nouvelle génération de découvrir cette pépite atemporelle. Qui osera la proposer et offrir un souffle d’air frais ?

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon