#TBT : Alexander

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L’aura de certaines figures historiques s’affranchit du temps et des frontières. Pour preuve, l’histoire d’Alexandre le Grand a inspiré, vingt-quatre siècles plus tard, une coproduction asiatique !

Olympias, femme du roi Philippe II de Macédoine, s’apprête à accoucher. L’Oracle prophétise alors que l’enfant à venir apportera l’Apocalypse avec lui ! Tel est le fardeau que porte sur ses épaules Alexandre, désormais jeune homme. Initié aux techniques guerrières par Aristote, le prince s’avère un redoutable stratège, qui mène les armées macédoniennes à d’écrasantes victoires contre la Grèce. Mais quand il n’est pas sur le front, Alexandre doit se méfier des intrigues de cour : beaucoup souhaitent le voir mort, y compris son père, qui fait tout pour engendrer un nouveau fils. Au décès de Philippe II, Alexandre devenu roi devra affronter Darius, son ennemi juré à la tête de la Perse, tout en continuant de dénouer les nombreux complots qui se trament dans son dos…

Résumer la carrière de Hiroshi Aramata semble impossible, tant ce passionné de littérature est polyvalent. Les Japonais le connaissent avant tout pour son roman Teito Monogatari, qui mêle à la science-fiction et au fantastique des éléments mythologiques ancestraux ; mais il est également fin connaisseur de manga, ami proche de Shigeru Mizuki et l’un des premiers membres du jury du Prix Tezuka. On lui doit également des traductions en japonais de textes de H.P. Lovecraft, William Hope Hodgson ou Robert E. Howard. Rien d’étonnant, donc, à ce qu’il ait réinterprété le fabuleux destin d’Alexandre le Grand dans son roman Gensô kôtei Alexander senki en 1996. En découvrant le livre, Masao Maruyama et Rintarô souhaitent l’adapter au sein de Madhouse. Mais, puisque le mythe antique est connu à travers le monde, les producteurs envisagent une collaboration internationale ! Au Japon, Sadayuki Murai qui signe le scénario, et la réalisation est confiée au génial animateur Yoshinori Kanemori, tandis que la majorité de l’animation est produite en Corée du Sud.

Corée du Sud où est né Peter Chung, vivant désormais aux États-Unis où il a, entre autres, travaillé sur le design des Razmoket avant d’être révélé par sa série Æon Flux diffusée sur MTV en 1995. Chung offre ainsi ses designs anguleux inspirés d’Egon Schiele et sa palette de couleurs vives et contrastées à Alexander, facilitant une diffusion sur le sol américain. Dans cette même optique « universelle », le producteur techno Ken Ishii est recruté pour la bande originale. Les 13 épisodes d’Alexander sont d’abord diffusés du 14 septembre 1999 au 7 décembre 1999 sur la chaîne payante WOWOW au Japon, avant de connaître une seconde vie aux USA, notamment grâce à son remontage en long métrage (qui s’arrête au dixième épisode). En France, il faudra attendre 2003 pour y accéder, d’abord en DVD chez Kazé, puis sur Game One. La série sera ensuite diffusée sur Pink TV, ravie de proposer un anime au sous-texte homosexuel poussé (et historiquement réaliste) à sa communauté gay. Cette audace sociétale il y a vingt-cinq ans, tout comme son graphisme hors-norme, font qu’aujourd’hui encore, Alexander impressionne par sa modernité !

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon