Sa production aura été chaotique mais au final, Sherlock Holmes s’est imposée à travers le monde comme une série de référence, toujours aussi agréable à visionner, quarante ans après.
Au 221B Baker Street vit Sherlock Holmes, le plus grand des détectives. Avec son ami et colocataire, le docteur Watson, il enquête sur les activités criminelles du professeur Moriarty, qui agit au nez et à la barbe de Scotland Yard. Le Napoléon du Crime multiplie les méfaits (vol d’œuvres d’art, diffusion de fausse monnaie, kidnapping…), avec le soutien de ses assistants benêts Smiley et Todd, mais surtout des véhicules de son invention à la carrosserie rose flamboyante. Mais, malgré ses efforts, Sherlock Holmes parvient toujours à décrypter ses manigances et l’arrêter à temps. La bonne société victorienne peut se reposer en paix, ses soucis seront bientôt finis !
L’origine de Sherlock Holmes est à chercher en Italie. Marco Pagot, fils du créateur de Caliméro, souhaite adapter les textes de Sir Arthur Conan Doyle dans une série animée qui inciterait le jeune public à les lire. Et quoi de mieux que des personnages animaliers pour cela ? Le chaîne RAI accepte le projet en s’associant avec le studio japonais TMS, où travaille un certain Hayao Miyazaki. La production se lance en 1981 mais se retrouve interrompue l’année suivante, en mai 1982, alors que six épisodes seulement ont été réalisés. Ayants-droits de Conan Doyle trop tâtillons ? Italiens pas assez investis dans la coproduction ? Toujours est-il que le projet est gelé. Miyazaki se lance alors dans une nouvelle aventure, l’adaptation de son manga Nausicaä de la vallée du vent en long métrage. En première partie de celui-ci, un remontage de deux épisodes sert de pseudo-long métrage à Sherlock Holmes.
Le succès de Nausicaä relance la production de la série en 1984, sans Miyazaki, mais en se basant sur les travaux déjà établis de Yoshifumi Kondo au character-design ou Kentarô Haneda à la musique. C’est Kyôsuke Mikuria, réalisateur de nombreux épisodes de Tensai Bakabon et Lupin III qui récupère la mise en scène. Si les épisodes suivants varient en qualité, Sherlock Holmes conserve donc une cohérence sur ses 26 épisodes qui, aujourd’hui encore, contribue à sa qualité. Détail cocasse : la série étant une coproduction internationale, sa première diffusion n’a pas eu lieu au Japon… mais en France, dans l’émission Cabou Cadin de Canal +, le 4 novembre 1984. Cette version française bénéficiera d’un doublage de grande qualité (mentions spéciales à Serge Lhorca dans le rôle du détective mais aussi à Gérard Hernandez en Moriarty), mais également d’un générique inoubliable, reprenant la mélodie originelle et interprété par Amélie Morin. Les multiples rediffusions, au-delà de la présence de Miyazaki, prouvent à quel point Sherlock Holmes, même quarante ans après sa création, est toujours aussi populaire !
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