Colorful

15 sujets de 1 à 15 (sur un total de 15)

Posté dans : Anime & Animation

  • Sharbett
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    Sharbett le #280394

    J'aurais bien posté dans “Ah oui au fait j'ai vu…” mais cet anime est tellement grand, merveilleux et magique que j'en ouvre un topic.

    Si ça se trouve, le topic existe déjà et il est invisible. Tant pis, ça sera pas ma première gaffe ici.

    Vous avez certainement lu l'avant-dernier AL et êtes donc au point sur l'histoire; en ce qui me concerne, je n'ai rien, ou si peu, lu à ce sujet pour être certaine de le savourer comme il le méritait, si toutefois il le méritait.

    Une âme se retrouve dans l'au-delà. Comme elle a commis une faute et qu'elle est chanceuse, elle doit descendre dans le corps de Makoto, un adolescent de 14 ans ayant mis fin à ses jours. L'âme, dans ce corps et dans cet environnement inconnus, aura pour tâche de comprendre pourquoi le jeune garçon a voulu mourir, en guise de rédemption.

    C'est… c'est très habile et très fin. Très pudique aussi, le film touche sans cesse des sujets lourds sans jamais tomber dans le sordide, ni dans le jugement moralisateur de ses personnages. C'est un film doux et tendre, mais sans mièvrerie. De façon assez surprenante (et irritante pour les curieux impatients, disons-le), il n'attaque pas le sujet de front mais l'aborde de façon détournée. Makoto finit par ne plus s'intéresser à ses problèmes pour observer avec un oeil neuf et détaché ce qui l'entoure. Et toutes ses petites réflexions, apparemment sans lien avec le noeud de l'histoire, s'enchaînent et finiront par livrer la solution, naturellement.

    Au fond, c'est l'histoire d'une renaissance progressive passant par les petits détails simples et adorables de la vie. Cela ne se fait pas dans la facilité, loin de là, les déceptions sont cruelles et les rapports entre Makoto et son guide céleste, empreints de violence et d'acidité tout en étant fort drôles 😂

    J'ai trouvé particulièrement intéressant le traitement du suicide. On a pour habitude de le considérer un acte isolé, la volonté d'une seule personne sans que l'entourage soit concerné. Or, le suicide de Makoto est le symptôme de son mal-être, certes, mais aussi du malaise de toute une famille. Il n'y a pas que lui qui va mal, et, d'une certaine façon, son geste va causer l'électrochoc qui provoquera un changement positif chez ses proches. Le suicide est la conséquence logique -et cependant inadmissible- de tout un ensemble de situations troubles et douloureuses.

    Je suis une pleureuse au cinoche. Je chouine toujours quand Chihiro prend le train pour voir Zéniba, je sanglote quand le Tombeau des lucioles se termine, c'est la fontaine à la fin de Millenium Actress. Colorful fut pour moi une expérience émotionnelle complètement inédite: en dépit de tout ce que j'ai pu reconnaître de vrai, malgré l'émotion profonde et poignante que cela suscitait chez ma petite personne, je suis restée incapable de verser mon quota habituel de larmes sharbettiques. C'est paradoxal, ce que je vais dire, mais l'émotion était bien trop forte pour cela.

    Allez voir Colorful. C'est vraiment un grand moment de cinéma.

    Kyokatsu
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    kyokatsu le #280395

    je ne connais pas cet animé mais tu m'a donner envie d'être curieux, je vais le regarder pour donner a mon tour un point de vue

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #280396

    Citation (Sharbett @ 04/12/2011 23:26)
    C'est… c'est très habile et très fin. Très pudique aussi, le film touche sans cesse des sujets lourds sans jamais tomber dans le sordide, ni dans le jugement moralisateur de ses personnages. C'est un film doux et tendre, mais sans mièvrerie.

    J'ai trouvé particulièrement intéressant le traitement du suicide. On a pour habitude de le considérer un acte isolé, la volonté d'une seule personne sans que l'entourage soit concerné. Or, le suicide de Makoto est le symptôme de son mal-être, certes, mais aussi du malaise de toute une famille. Il n'y a pas que lui qui va mal, et, d'une certaine façon, son geste va causer l'électrochoc qui provoquera un changement positif chez ses proches. Le suicide est la conséquence logique -et cependant inadmissible- de tout un ensemble de situations troubles et douloureuses.

    Bien vu sur le suicide Sharbett (et sur le reste), c'était sûrement là une des intentions majeures du film !

    Je confirme entièrement : très remarquable film, à voir et à promouvoir autour de vous.
    Le pitch de l'âme d'un mort qui revient pour retenter sa chance n'a rien de nouveau en soi (très exploité par le cinéma américain) mais ici il y a le suicide, et une scénarisation extrêmement habile.
    Fines analyses des personnages, soin minutieux apporté au décor, belles images qu'on retient, oui, mais c'est surtout un film sensible, éthique, et non dénué de léger humour par ailleurs.
    Les tranches de vie au collège, la nostalgie de la vieille ligne de tramway, l'importance considérable donnée à la nourriture en font aussi un film assez typiquement nippon pour tous les amateurs de nipponisme.
    Pura-Pura est un personnage formidablement bien campé, et se trouve brillamment “expliqué” au final !
    Mais ce serait dommage de trop déflorer les détails du récit pour l'instant, il est encore à l'affiche.
    Alors profitez-en ! 😛

    Sharbett
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    Sharbett le #280397

    Citation (Lord Yupa @ 05/12/2011 10:32)
    Bien vu sur le suicide Sharbett (et sur le reste), c'était sûrement là une des intentions majeures du film !

    Je confirme entièrement : très remarquable film, à voir et à promouvoir autour de vous.
    Le pitch de l'âme d'un mort qui revient pour retenter sa chance n'a rien de nouveau en soi (très exploité par le cinéma américain) mais ici il y a le suicide, et une scénarisation extrêmement habile.
    Fines analyses des personnages, soin minutieux apporté au décor, belles images qu'on retient, oui, mais c'est surtout un film sensible, éthique, et non dénué de léger humour par ailleurs.
    Les tranches de vie au collège, la nostalgie de la vieille ligne de tramway, l'importance considérable donnée à la nourriture en font aussi un film assez typiquement nippon pour tous les amateurs de nipponisme.
    Pura-Pura est un personnage formidablement bien campé, et se trouve brillamment “expliqué” au final !
    Mais ce serait dommage de trop déflorer les détails du récit pour l'instant, il est encore à l'affiche.
    Alors profitez-en ! 😛

    Ouaip! Et prévoyez une bonne bouffe après, parce que fichtre, ça donne envie, tout ce qu'on voit… 😛

    J'ajoute une autre petite chose, qui m'est venue plus tard.

    J'ai vaguement lu dans AL que ce film ne pouvait pas être réalisé avec de vrais acteurs parce qu'il aurait été impossible de faire passer autant d'émotions avec un visage purement humain, même si le dessin respecte un certain souci de réalisme.

    Cependant, une petite curiosité m'a amusée: les personnages sont souvent incrustés dans des décors réels, ou quasiment. Et ça ne sonne jamais faux, si je puis me permettre l'expression pour quelque chose de purement visuel. C'était un peu comme s'il fallait gommer la distance entre le personnage d'animation et le spectateur qui reconnaît ces décors comme authentiques. Un peu comme s'il fallait montrer que ces personnages sont semblables à nous, mènent la même vie.

    Bon, toujours pareil: allez voir Colorful, c'est le Bien!

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #280398

    Citation (kyokatsu @ 05/12/2011 08:50)
    je ne connais pas cet animé mais tu m'as donné envie d'être curieux, je vais le regarder pour donner a mon tour un point de vue

    Et tu ne le regretteras pas, Kyokatsu !
    Une interview du réalisateur et un article figurent dans l' Animeland 176, l'avant-dernier, d'ailleurs sa couverture est l'affiche du film !

    Cette interview le révèle, bien que l'histoire soit tirée d'un roman de MORI Eto, c'est lui, HARA Keiichi qui a rajouté les épisodes nostalgiques sur le vieux tramway par goût personnel.
    Il mentionne la question du suicide au Japon, dont le taux (30 000 par an, tous âges confondus) serait le plus élevé au monde.
    Quelques mots sur ce point :
    1) Dans tous les pays chrétiens et musulmans, et ça en fait beaucoup, le suicide est un péché interdit par la religion ; soit on ne l'ose pas, donc, soit on le pratique de façon indirecte (le plus souvent on cesse des soins indispensables, ou on se tourne vers l'alcoolisme ou la drogue). Il est par conséquent facile à masquer par les familles, et donc non enregistré comme tel. Même en France, un des pays les plus déchristianisés, 62 % des gens se déclarent croyants = la majorité.
    2) Au contraire, au Japon le suicide a une ancienne valeur culturelle. Conséquemment notre loi (au fondement purement religieux) obligeant autrui à l'empêcher sous l'accusation de “Non assistance à personne en danger”, ne s'y applique pas pour les cas d'adultes suicidaires que l'on n'a pu convaincre de revenir sur leur décision. En tout cas c'est ce qu'affirmait il y a qqs années Robert Guillain, un des plus grand spécialistes du Japon.
    3) Un très grand nombre de suicides d'adultes est lié au vieillissement de la population ; beaucoup de vieillards pliant sous divers handicaps qui leur empoisonnent une vie dont ils n'attendent plus rien décident, c'est logique, d'arrêter là. Or c'est au Japon qu'on vit le plus vieux.
    Tout s'éclaire.
    Mais bien sûr dans le cas posé par Colorful, celui des suicides d'enfants et de mineurs, c'est une autre affaire.
    Je n'ai jamais vu de tableau comparatif entre les pays à ce sujet, et encore faudrait-il que les données ne soient pas biaisées (voir n°1 plus haut).
    Colorful en tout cas fait clairement allusion à l'ijime, souvent dénoncé. On dira que j'ai toujours tendance à défendre le Japon, et je ne m'en cache nullement tout en cherchant à ne rien dire de faux, mais ici je signalerais volontiers que la persécution de boucs émissaires dans les classes ou cours de récré par des “bandes” ou groupes est universelle et éternelle, et qu'on manque à nouveau cruellement de données statistiques comparatives exploitables car il s'agit de situations, tantôt pas vraiment sérieuses, tantôt traumatisantes. Et Colorful le montre bien, en fait c'est la famille de Makoto, mais bien davantage lui-même et son jugement sévère et puritain sur celle-ci qui est en cause originelle.
    Pour essayer de défendre la thèse rousseauiste de l'innocence enfantine et de la bonté naturelle de l'Homme, certains dans les pays occidentaux attribuent les persécutions de groupes en milieu scolaire à des facteurs externes, notamment à des “problèmes” économiques ou sociaux. Et comme les problèmes de cet ordre sont relativement faibles au Japon, avec un taux de chômage très bas et un éventail des salaires très resserré, comme par ailleurs l'uniforme scolaire y gomme la parade sociale (ce qui est son but), la persécution des boucs émissaires y ressort dans sa pureté brute de coffre : “Ijime” !! ô moeurs cruelles !
    Mais elle ne prouve rien sur ce pays, elle n'est qu'un trait fondamental de l'être humain, qui n'est nullement “bon par nature”.
    Justement, que nous dit Colorful, à travers l'expérience étrange vécue par Makoto ? eh bien que “Qui veut faire l'ange fait la bête” (Blaise Pascal)… et même Pura-Pura n'est pas un ange !!
    Non, c'est un film remarquable, et qui re-responsabilise les jeunes en plus !

    Kyokatsu
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    kyokatsu le #280399

    je l'es enfin regarder.
    je doit dire que se film est un peu….intrigant, j'ai rarement vue un film traité aussi bien ce sujet mais le fait que cette personne gagne un corps a la loterie prête un peu a rire.
    dans l'ensemble le film est très bon et je ne suis pas déçu de l'avoir regarder.
    je n'ai pas de critique a faire, film a voir et qui fait réfléchir

    Shinji-Kun
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    Shinji-kun le #280400

    Contrairement à certains je ne crierais pas au chef d'oeuvre concernant Colorful. C'est un animé excellent (la lutte sera serrée pour le prochain AMGP). Les décors sont sublimes, on les croirait réels, l'animation est de très haute qualité et l'histoire bien écrite. Quels sont alors les quelques défauts de Colorful qui l'empêchent de rentrer dans le club des chef d'oeuvre. Le premier tient à une facilité de scénario : franchement on le savait depuis le début que cet âme était celle de Makoto. Un peu de suspense n'aurait pas fait de mal. Toujours au niveau du scénario c'est la fin de l'histoire d'Hiroka qui me semble un peu expédiée. Bien sûr elle se confie à Makoto et elle semble allez mieux ensuite. Pour autant va-t-elle arrêter de se prostituer ? On peut le penser mais rien n'est sûr. De même on ne sait pas pourquoi elle se trouvait souvent en compagnie de Makoto qu'elle semble apprécier ? En est-elle amoureuse ? Rien n'est dit là dessus non plus. Bon, il est vrai que ce n'est pas le thème du film et qu'en plus elle est loin d'être à l'aise avec ses sentiments.

    A part cela, le scénario m'a subjugué. Il s'attaque à des “travers de société” rarement évoqués en animation (et jamais de cette manière il me semble). Le suicide des adolescents est un thème grave (et pas qu'au Japon d'ailleurs) et très difficile à détecter, de même le thème des ijime dépasse les frontières du Japon (on s'en est rendu compte récemment en France, on en a beaucoup parlé dans les médias puis plus rien) et est là encore rarement reconnu. Les critiques se dirigent d'ailleurs aussi vers le professeur qui malgré toute sa bonne volonté envers Makoto ne semble même pas remarquer qu'il est victime de brimades. Quantités d'autre phénomène sont aussi abordés (la destruction de la famille…) mais ce serait trop long d'en parler.

    Le sujet qui m'a le plus marqué est celui de la prostitution adolescente de Hiroka (et pourtant je suis un garçon). Pas pour la blâmer elle, avant sa dernière rencontre avec Makoto elle ne semble même pas se rendre compte de la gravité de ses actes. Quand elle propose à Makoto de l'avoir pour 20 000 yen s'est totalement hallucinant. Elle semble manquer totalement “d'éducation” (je ne retrouve plus le mot que je veux utiliser j'éditerais quand je m'en souviendrai) dans le domaine du sexe et des sentiments. Mais comme je l'ai dit, elle, elle m'inspire de la pitié et l'envie de l'aider (quoi, moi je serai capable d'empathie ? Uniquement avec les personnages de DA ne vous inquiétez pas 😂). Ceux qui me dégoûtent ce sont tout ces hommes (dont on ne voit jamais le visage) qui osent se payer une adolescente de 15 pour leur plaisir. Comment peuvent-ils faire ça 😯 ?! C'est tout simplement horrible !

    C'est ça la force de Colorful, savoir présenté des sujets graves dans un DA qui finit par donner un grand message d'espoir.

    Pour finir, quand Hiroka parle du fait que tout les 3 jours elle ait envie de coucher et 1 fois par semaine de rentrer au couvent, j'ai trouvé que cette phrase sonnait parfaitement juste. Moi aussi j'ai envie de faire un truc un jour et le lendemain j'ai envie de faire totalement l'inverse. Et cela pour plein de choses différentes. Mais n'est-ce pas cela qui fait l'humain ?

    Citation (Lord Yupa @ 08/12/2011 22:47)
    Il mentionne la question du suicide au Japon, dont le taux (30 000 par an, tous âges confondus) serait le plus élevé au monde.


    Je crois que c'est le plus élevé des pays “développés”. Certains pays de l'ex-URSS sont devant

    Citation (Lord Yupa @ 08/12/2011 22:47)
    Mais bien sûr dans le cas posé par Colorful, celui des suicides d'enfants et de mineurs, c'est une autre affaire.
    Je n'ai jamais vu de tableau comparatif entre les pays à ce sujet, et encore faudrait-il que les données ne soient pas biaisées (voir n°1 plus haut).


    J'avais entendu que c'était quelque chose de très complexe. Pour les enfants c'est extrêmement rare. Je pense qu'un enfent doit déjà avoir été confronté de très prêt à la mort pour avoir des pensés suicidaires.
    Pour les adolescents c'est (hélas) beaucoup plus fréquent et les causes sont souvent différentes de celles des enfants.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #280401

    Citation (Shinji-kun @ 24/03/2012 20:51)
    Pour finir, quand Hiroka parle du fait que tout les 3 jours elle ait envie de coucher et 1 fois par semaine de rentrer au couvent, j'ai trouvé que cette phrase sonnait parfaitement juste. Moi aussi j'ai envie de faire un truc un jour et le lendemain j'ai envie de faire totalement l'inverse. Et cela pour plein de choses différentes. Mais n'est-ce pas cela qui fait l'humain ?

    N'est-ce pas ? quelle phrase !
    Pour tes réserves, elles se comprennent, mais n'oublions pas que l'animé résume, par force, un roman sans doute plus explicite.

    Surtout pour annoncer à tous ceux que le film tenterait que le DVD vient de sortir…

    Sharbett
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    Sharbett le #280402

    Citation (Shinji-kun @ 24/03/2012 20:51)
    Contrairement à certains je ne crierais pas au chef d'oeuvre concernant Colorful. C'est un animé excellent (la lutte sera serrée pour le prochain AMGP). Les décors sont sublimes, on les croirait réels, l'animation est de très haute qualité et l'histoire bien écrite. Quels sont alors les quelques défauts de Colorful qui l'empêchent de rentrer dans le club des chef d'oeuvre. Le premier tient à une facilité de scénario : franchement on le savait depuis le début que cet âme était celle de Makoto. Un peu de suspense n'aurait pas fait de mal.

    Je dois être trop bête ou trop bon public, parce que j'ai douté jusqu'au bout, à cause de l'aspect “homicide”. Les personnages parlent d'un meurtre, non d'un suicide, ça a suffi pour me désorienter. Je n'ai jamais considéré le suicide comme le meurtre de soi-même, un suicide, bah c'était un suicide et puis c'est tout 😂

    Citation (Shinji-kun @ 24/03/2012 20:51)
    Toujours au niveau du scénario c'est la fin de l'histoire d'Hiroka qui me semble un peu expédiée. Bien sûr elle se confie à Makoto et elle semble allez mieux ensuite. Pour autant va-t-elle arrêter de se prostituer ?

    Je ne pense pas que ce soit si important que ça que ce ne soit pas explicité, parce qu'il n'y a jugement moralisateur dans ce film, et parce que je pense que ce film aborde des problématiques plus sous un angle personnel et intime que social. Ensuite je ne suis pas certaine que la prostitution soit le réel problème de la jeune fille, mais plutôt la perception qu'elle a d'elle-même. Pour se vendre dans le but de s'acheter des fringues de marque à 15 ans, ça m'étonnerait fort qu'elle ait une estime de soi à casser le plafond, la gamine.

    J'ai eu cependant envie de comprendre que oui, elle va arrêter, parce qu'elle paraît devenir moins creuse et moins futile. La réponse de Makoto devant le tableau lui rend de l'importance en tant qu'humain dans le sens où il lui explique qu'elle n'est pas qu'une beauté tarifée et destinée à faner, mais qu'elle est une personne, non une enveloppe à parer.

    Citation (Shinji-kun @ 24/03/2012 20:51)
    A part cela, le scénario m'a subjugué. Il s'attaque à des “travers de société” rarement évoqués en animation (et jamais de cette manière il me semble). Le suicide des adolescents est un thème grave (et pas qu'au Japon d'ailleurs) et très difficile à détecter, de même le thème des ijime dépasse les frontières du Japon (on s'en est rendu compte récemment en France, on en a beaucoup parlé dans les médias puis plus rien) et est là encore rarement reconnu. Les critiques se dirigent d'ailleurs aussi vers le professeur qui malgré toute sa bonne volonté envers Makoto ne semble même pas remarquer qu'il est victime de brimades.

    Ah? Je n'ai pas remarqué cela. J'ai surtout eu l'impression que le prof voit parfaitement ce qui se passe, mais refuse d'intervenir et se montre plus embarrassé qu'autre chose quand Makoto appelle chat un chat. Je n'ai pas bien saisi pourquoi, d'ailleurs.

    Citation (Shinji-kun @ 24/03/2012 20:51)
    Le sujet qui m'a le plus marqué est celui de la prostitution adolescente de Hiroka (et pourtant je suis un garçon). Pas pour la blâmer elle, avant sa dernière rencontre avec Makoto elle ne semble même pas se rendre compte de la gravité de ses actes. Quand elle propose à Makoto de l'avoir pour 20 000 yen s'est totalement hallucinant. Elle semble manquer totalement “d'éducation” (je ne retrouve plus le mot que je veux utiliser j'éditerais quand je m'en souviendrai) dans le domaine du sexe et des sentiments.

    Je ne pense pas que ce soit un manque d'éducation. J'ai eu l'impression qu'elle était coupée de la réalité des choses, de l'aspect sordide de la situation, pour s'en protéger. Elle est dédoublée, en quelque sorte. La Hiroka devant le tableau n'a rien à voir avec cette cynique et futile jeune fille sous la pluie, ni avec la sémillante gamine qui distribue des sucreries (d'ailleurs, c'est rigolo, ces espèces de Mikado qui portent un nom que j'ai oublié: ils sortent du paquet comme des clopes 😂 ). Finalement, elle ne fait que cacher sa fragilité. Beaucoup de gens font ça: ils affichent une joyeuseté permanente, et ne font que cacher le champ de ruines qu'ils sont. Et jusqu'à ce qu'ils tombent le masque, tout le monde marche.

    Le fait qu'elle s'offre à Makoto, je l'ai interprété de deux façons différentes (ou les deux en même temps, au choix). Soit elle se méprise au point de considérer qu'on ne peut s'intéresser à elle que si elle couche, soit elle est trop coupée de ce qu'elle éprouve pour se rendre compte de l'horreur de ses paroles et pour voir réellement ce qu'éprouve Makoto pour elle. Quand une personne souffre à un certain niveau, elle ne se rend plus compte de ce qui est droit et de ce qui ne l'est pas. Si la douleur est trop profonde, il devient impossible de faire la différence seul, et on vit avec des valeurs perverties sans même s'en rendre compte. On voit les choses à l'envers.

    Citation (Shinji-kun @ 24/03/2012 20:51)
    Pour les adolescents c'est (hélas) beaucoup plus fréquent et les causes sont souvent différentes de celles des enfants.

    Mmh. Je crois que, aussi bien pour les adultes que les ados et les enfants, il s'agit toujours de faire cesser une souffrance insupportable. Mais il est vrai que je ne suis pas bien documentée sur le suicide des enfants.

    Shinji-Kun
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    Shinji-kun le #280403

    Citation (Lord Yupa @ 25/03/2012 09:47)
    N'est-ce pas ? quelle phrase !
    Pour tes réserves, elles se comprennent, mais n'oublions pas que l'animé résume, par force, un roman sans doute plus explicite.

    Surtout pour annoncer à tous ceux que le film tenterait que le DVD vient de sortir…


    Oui et le Blu-Ray aussi. Courrez l'acheté, ce n'est pas parce que j'ai émis 2 petites réserves qu'il ne faut pas 😂 . Ce film est vraiment excellent. A montrer aussi si vous avez des frères, soeurs, cousins, cousines, neveux, nièces à partir de 14-15 ans, ça les touchera sûrement beaucoup et les fera réfléchir.

    Citation (Sharbett @ 25/03/2012 15:55)
    Je dois être trop bête ou trop bon public, parce que j'ai douté jusqu'au bout, à cause de l'aspect “homicide”. Les personnages parlent d'un meurtre, non d'un suicide, ça a suffi pour me désorienter. Je n'ai jamais considéré le suicide comme le meurtre de soi-même, un suicide, bah c'était un suicide et puis c'est tout 😂


    C'est vrai. Mais tu as douté seulement donc tu avais quand même ta petite idée. Moi j'ai eu un doute quand Makototo dit j'ai commis un homicide. Je n'associais pas du tout le suicide à un homicide. Mais comme ça le message est encore plus fort : le suicide est un meurtre, celui de soi-même.
    Cependant quand j'y réfléchi après coup, il ne pouvait en être autrement, l'animé aurait eu moins de sens sinon.

    Citation (Sharbett @ 25/03/2012 15:55)
    J'ai eu cependant envie de comprendre que oui, elle va arrêter, parce qu'elle paraît devenir moins creuse et moins futile. La réponse de Makoto devant le tableau lui rend de l'importance en tant qu'humain dans le sens où il lui explique qu'elle n'est pas qu'une beauté tarifée et destinée à faner, mais qu'elle est une personne, non une enveloppe à parer.


    J'aime beaucoup le “j'ai envie de comprendre…”. Moi aussi j'ai envie de comprendre la même chose que toi car j'aime bien les hppy-end quand même.

    Citation (Sharbett @ 25/03/2012 15:55)
    Ah? Je n'ai pas remarqué cela. J'ai surtout eu l'impression que le prof voit parfaitement ce qui se passe, mais refuse d'intervenir et se montre plus embarrassé qu'autre chose quand Makoto appelle chat un chat. Je n'ai pas bien saisi pourquoi, d'ailleurs.


    C'est possible aussi. Dans les deux situations le professeur est à blâmer. Qu'il le voit ou non, c'est inadmissible qu'un adulte laisse faire ce genre de comportements chez ces élèves.

    Citation (Sharbett @ 25/03/2012 15:55)
    Je ne pense pas que ce soit un manque d'éducation. J'ai eu l'impression qu'elle était coupée de la réalité des choses, de l'aspect sordide de la situation, pour s'en protéger. Elle est dédoublée, en quelque sorte. La Hiroka devant le tableau n'a rien à voir avec cette cynique et futile jeune fille sous la pluie, ni avec la sémillante gamine qui distribue des sucreries (d'ailleurs, c'est rigolo, ces espèces de Mikado qui portent un nom que j'ai oublié: ils sortent du paquet comme des clopes 😂 ). Finalement, elle ne fait que cacher sa fragilité. Beaucoup de gens font ça: ils affichent une joyeuseté permanente, et ne font que cacher le champ de ruines qu'ils sont. Et jusqu'à ce qu'ils tombent le masque, tout le monde marche.

    Le fait qu'elle s'offre à Makoto, je l'ai interprété de deux façons différentes (ou les deux en même temps, au choix). Soit elle se méprise au point de considérer qu'on ne peut s'intéresser à elle que si elle couche, soit elle est trop coupée de ce qu'elle éprouve pour se rendre compte de l'horreur de ses paroles et pour voir réellement ce qu'éprouve Makoto pour elle. Quand une personne souffre à un certain niveau, elle ne se rend plus compte de ce qui est droit et de ce qui ne l'est pas. Si la douleur est trop profonde, il devient impossible de faire la différence seul, et on vit avec des valeurs perverties sans même s'en rendre compte. On voit les choses à l'envers.


    Il est clair que l'estime de soi de Hiroka est proche du zéro. J'aime beaucoup ton analyse. En fait, elle est une jeune fille complètement perdu. Elle devait déjà l'être pour avoir commencé à se prostituer mais ensuite elle continue de le faire alors qu'elle se dégoûte. Elle est entrée dans un cercle vicieux dont elle ne pouvait sortir seule. Elle se dégoûte donc se prostitue (son corps ne devant plus rien valoir d'après elle) ce qui la dégoûte encore plus ce qui la fait se prostituer…
    En y repensant j'ai remarqué quelque chose, au moment où Makoto la prend par la main et s'enfuie avec elle, elle semble réellement heureuse. Certes, ça doit l'amuser qu'un garçon “l'enlève” comme ça, maintenant ne peut on pas interpréter cela comme le fait que Makoto vient de la délivrer. Elle est sincèrement heureuse que quelqu'un la sorte de cela. Hélas une fois l'euphorie retombée, elle ne peut s'empêcher de retomber dans sa prostitution. Quoique à quel moment l'euphorie s'arrête t'elle vraiment ? Quand elle propose à Makoto de venir à l'hôtel avec elle n'est-ce pas aussi un appel au secours ? Difficile à dire.
    Et le pauvre Makoto se trouve alors dans une situation invivable. Heureusement il s’avérera qu'il a réagi exactement comme il le fallait.

    Cet animé montre aussi l'importance de parler, de se confier, de dire ce que l'on a sur le coeur. Toutes se résout en 2 étapes. On commence par un évènement perturbateur puis par la parole. Dans le cas de la famille de Makoto, son suicide provoque le changement de comportement de tout les membres mais c'est quand il va enfin leur dire ce qu'il a sur le coeur que tout se résoudra enfin. De même avec Hiroka, d'abord la “fuite” puis elle ira se confier à lui et sera alors libérée.

    Sharbett
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    Sharbett le #280404

    Citation (Shinji-kun @ 25/03/2012 17:20)
    En y repensant j'ai remarqué quelque chose, au moment où Makoto la prend par la main et s'enfuie avec elle, elle semble réellement heureuse. Certes, ça doit l'amuser qu'un garçon “l'enlève” comme ça, maintenant ne peut on pas interpréter cela comme le fait que Makoto vient de la délivrer. Elle est sincèrement heureuse que quelqu'un la sorte de cela. Hélas une fois l'euphorie retombée, elle ne peut s'empêcher de retomber dans sa prostitution. Quoique à quel moment l'euphorie s'arrête t'elle vraiment ? Quand elle propose à Makoto de venir à l'hôtel avec elle n'est-ce pas aussi un appel au secours ? Difficile à dire.
    Et le pauvre Makoto se trouve alors dans une situation invivable. Heureusement il s’avérera qu'il a réagi exactement comme il le fallait.

    C'est rigolo, les posts pleins de spoiler, on dirait que la police de la pensée est passée par là 😂

    Je ne dirais pas qu'elle est heureuse, mais que ça l'amuse, c'est tellement romanesque. Tu parles d'euphorie, mais elle ne repart pas l'air consterné, elle reste guillerette jusqu'au bout. J'ai plutôt vu une gamine qui joue comme l'enfant qu'elle est encore “Ouais, on joue à la princesse enlevée!” C'est ça qui est, entre autres, galère et fascinant (et épuisant, disons-le) avec les ados: ils sont des mélanges d'enfance et de maturité dans des proportions incroyablement complexes.

    La proposition à Makoto, on peut l'interpréter d'un tas de façons. C'est peut-être une provoc' “moi, je suis une Fââmme, libre et assumée, j'ai des rapports sexuels, ça t'épate, hein? Toi, t'es encore qu'un môme”, peut-être un test “est-ce qu'il va me traiter comme ces hommes alors qu'il a l'air de tenir à moi?”, peut-être qu'elle espère aussi qu'il essaie de la convaincre d'arrêter. Peut-être tout ça à la fois. Je ne sais pas. 'Faudrait que je revoie le film, peut-être.

    Dosan75018
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    dosan75018 le #280405

    Pareil ici. J'ai vu beaucoup de post sur pas mal de blog et site mentionnant cette oeuvre, mais le partage de ton expérience m'a vraiment donné envie de le voir. merci!

    Citation (kyokatsu @ 05/12/2011 08:50)
    je ne connais pas cet animé mais tu m'a donner envie d'être curieux, je vais le regarder pour donner a mon tour un point de vue

    Sharbett
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    Sharbett le #280406

    Citation (dosan75018 @ 30/03/2012 21:32)
    Pareil ici. J'ai vu beaucoup de post sur pas mal de blog et site mentionnant cette oeuvre, mais le partage de ton expérience m'a vraiment donné envie de le voir. merci!

    Euuuh… de rien. J'espère que tu ne seras pas déçu, parce que je ne suis pas une super-référence non plus ^^°

    Tom-Le-Chat
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    Tom Le Chat le #280407

    J'ai fini par le voir aujourd'hui. Très bon film. J'ai eu envie de donner des claques à Makoto pendant plus de la moitié du film mais il fallait bien en passer par là pour arriver au dénouement je suppose.

    Un truc qui m'a quand-même choqué au niveau de la réalisation, c'est l'animation très saccadée des deux personnages dans la scène ou Makoto et Hiroka courent sous la pluie. Pourtant, je suis assez peu sensible aux nombre d'images/secondes mais là ça m'a vraiment sauté aux yeux.

    Citation (lord yupa)
    Colorful en tout cas fait clairement allusion à l'ijime, souvent dénoncé. On dira que j'ai toujours tendance à défendre le Japon, et je ne m'en cache nullement tout en cherchant à ne rien dire de faux, mais ici je signalerais volontiers que la persécution de boucs émissaires dans les classes ou cours de récré par des "bandes" ou groupes est universelle et éternelle, et qu'on manque à nouveau cruellement de données statistiques comparatives exploitables car il s'agit de situations, tantôt pas vraiment sérieuses, tantôt traumatisantes. Et Colorful le montre bien, en fait c'est la famille de Makoto, mais bien davantage lui-même et son jugement sévère et puritain sur celle-ci qui est en cause originelle.

    Sur l'ijime, ce qui est couramment dénoncé par rapport à d'autres pays, c'est que cette pratique aurait été longtemps plus ou moins volontairement ignorée par tout le système éducatif qui aurait cherché à étouffer toute forme de scandale là où en France j'ai l'impression que l'Education Nationale a un peu plus conscience de ces pratiques même si ça dans notre beau pays, j'ai l'impression que ce n'est pas tant la bonne volonté du corps enseignant que les moyens qui manquent.

    Citation (Lord Yupa)
    Cette interview le révèle, bien que l'histoire soit tirée d'un roman de MORI Eto, c'est lui, HARA Keiichi qui a rajouté les épisodes nostalgiques sur le vieux tramway par goût personnel.
    Il mentionne la question du suicide au Japon, dont le taux (30 000 par an, tous âges confondus) serait le plus élevé au monde.
    Quelques mots sur ce point :
    1) Dans tous les pays chrétiens et musulmans, et ça en fait beaucoup, le suicide est un péché interdit par la religion ; soit on ne l'ose pas, donc, soit on le pratique de façon indirecte (le plus souvent on cesse des soins indispensables, ou on se tourne vers l'alcoolisme ou la drogue). Il est par conséquent facile à masquer par les familles, et donc non enregistré comme tel. Même en France, un des pays les plus déchristianisés, 62 % des gens se déclarent croyants = la majorité.
    2) Au contraire, au Japon le suicide a une ancienne valeur culturelle. Conséquemment notre loi (au fondement purement religieux) obligeant autrui à l'empêcher sous l'accusation de "Non assistance à personne en danger", ne s'y applique pas pour les cas d'adultes suicidaires que l'on n'a pu convaincre de revenir sur leur décision. En tout cas c'est ce qu'affirmait il y a qqs années Robert Guillain, un des plus grand spécialistes du Japon.
    3) Un très grand nombre de suicides d'adultes est lié au vieillissement de la population ; beaucoup de vieillards pliant sous divers handicaps qui leur empoisonnent une vie dont ils n'attendent plus rien décident, c'est logique, d'arrêter là. Or c'est au Japon qu'on vit le plus vieux.
    Tout s'éclaire.

    HS :
    Il n'y a pas si longtemps (et peut-être que c'est encore vrai aujourd'hui), le suicide était la 2de cause de mort soudaine chez les adolescents français après les accidents de la route. Et pourtant le pourcentage de suicides chez les personnes âgées est plus important mais on n'en parle pas trop parce que comme le soulignaient mes profs de psychologie à la fac, "les personnes âgées ont un potentiel d'années à vivre moins important" donc ça interpellerait moins l'opinion publique.
    Selon Wikipedia qui (source ses chiffres), la France aurait un des taux de suicides les plus élevés au monde :

    Citation
    La France est un pays où le taux de suicide est parmi les plus élevés au monde. À titre de comparaison et contrairement aux idées reçues, le suicide est davantage présent chez les adolescents français que chez les jeunes Japonais (10,3 cas pour 100 000 contre 8,6)22.

    Si la question du suicide en tant que fait de société vous intéresse, vous pouvez vous documenter sur la célèbre étude du sociloogue Durkheim (le père de la sociologie) sur le sujet.

    /HS

    [Insérez une citation qui donne l'air intelligent ici]
    null
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    Nael_hitengo
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    nael_hitengo le #280408

    N'ayant pu le voir au cinéma, je m'étais procuré le disque à sa sortie.
    Film exceptionnel, je ne peux qu'encourager tout ceux qui ne l'ont pas encore vu à le regarder.
    Et voir ce post à ce sujet me donne envie de le revoir, surtout mes souvenirs sont un peu vagues après quelques mois.

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