Rei Toma est l’auteur de L’Arcane de l’aube et de Mysterious Honey, deux shôjo manga édités en France par Kazé Manga.
Pourquoi avez-vous voulu devenir mangaka ?
Depuis que j’étais toute petite, j’ai toujours aimé dessiner. Je faisais déjà des manga dans les marges de mes cahiers. J’ai donc voulu en faire mon métier, mais j’ai hésité entre devenir illustratrice ou mangaka. J’ai fait le second choix car j’aimais aussi raconter des histoires.
Comment avez-vous décroché votre premier travail ?
J’ai participé à un concours organisé par une maison d’édition, Shôgakukan, et j’ai gagné le prix, ce qui m’a permis d’être publiée dans le magazine Cheese !
Ce magazine shôjo s’adresse toutefois à des lectrices assez matures avec des histoires montrant souvent des relations amoureuses un peu compliquées. Est-ce vous qui avez choisi ce magazine ?
Non, c’est l’éditeur qui a pensé que c’était le magazine qui correspondait le mieux à mon histoire. Quand vous participez à ce genre de concours, vous pouvez formuler le choix du magazine dans lequel vous aimeriez être publié. Moi, j’ai coché la case «sans préférence».
Tous vos manga ont été publiés dans ce magazine. Lisez-vous les autres BD de Cheese ! ? Connaissez-vous certains auteurs ?
Bien sûr, je prends plaisir à le lire dès que le reçois, chaque mois, d’autant que certains auteurs dessinent depuis bien plus longtemps que moi. Parfois j’en croise certains à la maison d’édition, mais nous ne sommes pas en contact.
Comment est né L’Arcane de l’aube ?
Mon éditeur m’a proposé de faire une histoire de fantasy et cela correspondait à une envie que j’avais depuis un moment. J’ai donc commencé à travailler sur l’univers de cette histoire.
Les costumes sont particulièrement travaillés dans ce manga. Avez-vous des influences particulières ?
La première chose qu’on s’est dite avec mon éditeur, c’est d’imaginer que ces costumes pouvaient donner envie aux gens de faire des cosplays. Pour l’héroïne, Nakaba, je me suis inspirée de l’époque médiévale, en ajoutant un côté folklore, ethnique. Je me suis beaucoup documentée sur les costumes et les traditions du monde entier, afin de trouver des originalités et des détails qui permettraient d’identifier chacun d’entre eux.
L’Arcane de l’aube est le manga le plus long que vous ayez dessiné jusqu’à présent. Savez-vous déjà quelle en sera la fin ?
Je connais la fin de manière approximative, mais on devra encore décider de nombreux détails quand elle arrivera.
Qui décide de la fin ? Les lecteurs ?
Oui, le résultat des votes réalisés chaque mois détermine le moment où le manga se terminera. Cela vous pousse à faire en sorte que l’histoire soit toujours intéressante. Mais avec mon éditeur, on ne pense pas uniquement au moment où tout ceci prendra fin. On cherche encore à bien la développer.
Aucun de vos manga n’a jamais été adapté en anime. Aimeriez-vous un jour qu’on vous fasse cette demande ?
J’en serais très touchée, mais je ne suis pas certaine que mes œuvres intéressent l’animation. Elles ne correspondent pas aux standards diffusés à la télévision.
Depuis 2007, vous illustrez des romans de type light novel. En quoi consiste votre travail et comment êtes-vous arrivée dans ce secteur ?
D’abord, il faut savoir que l’illustration est un travail très différent car vous devez tout exprimer sur une seule page. Comme je vous le disais, au départ je voulais devenir illustratrice et je voulais m’y essayer depuis longtemps. J’en ai fait part à mon éditeur et il s’est trouvé qu’il allait justement publier un « roman shôjo ».
Dans le premier tome de L’Arcane de l’aube, vous dites pourtant que vous n’aimez pas trop dessiner des illustrations en couleur…
En réalité, c’est surtout la colorisation des costumes que je trouvais pénible. C’est minutieux et cela prend beaucoup de temps. Mais j’aime bien le travail de la couleur.
Combien de temps passez-vous sur une illustration destinée à la couverture ou à un magazine ?
Tout dépend du nombre de personnages et s’ils sont faciles à faire. Je dirais entre un à trois jours.
Vous avez aussi réalisé le design d’un jeu vidéo intitulé Kuri no Okurimono. C’est assez inhabituel pour une femme. En quoi consistait ce travail ?
J’aime beaucoup les jeux et j’ai été ravie de faire ce travail. Je me suis occupée du design des personnages, mais uniquement les contours, les traits. La société a ensuite colorisé. J’ai aussi fait les dessins d’une quarantaine de scènes du jeu et des expressions de visage.
Quel manga lisiez-vous quand vous étiez plus jeune ?
J’aimais beaucoup Sailor Moon, Fushigi Yugi et Dragon Ball !
Traduction de Shôko Takahashi.
Remerciements à Jérôme Chelim (Kazé Manga).
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