Pour le 13e long métrage dédié à la célèbre saga d’Eiichiro Ôda, Luffy et sa bande amarrent au Gran Tesoro, un immense Casino-navire recouvert d’or. Les Chapeaux de Paille, tout heureux de s’éclater sur cet incroyable terrain de jeu, vont vite déchanter face à la triste réalité d’un empire dirigé par le terrible Gild Tesoro. Ce dernier s’est mis dans l’estomac un Fruit du Démon lui permettant de transformer tout ce qu’il touche en or. Surtout, il n’hésite pas à abuser de sa force pour soumettre le premier venu. Il va ainsi piéger notre équipage pour les forcer à rembourser une énorme dette contractée lors d’un deal truqué…
Gold Member
Balafre sur le torse, Luffy nous revient haut en couleur dans un film qui s’ouvre, thème jazzy à l’appui, sur une scène classieuse faisant briller les stars de l’équipage. La mise en scène est rodée, efficace, nous plongeant très vite dans le bain d’une production taillée pour les exigences d’un long-métrage. Comme souvent avec la franchise, le format n’a pas effrayée le staff pour nous en mettre plein les yeux. Mention spéciale au travail sur le background, confié à l’expérimenté Kazuo Ogura (Jin-Roh, Garden of Sinners, Freedom, One Piece Film Z), qui fourmille de détails et donne l’impression vitale de gigantisme à ce casino flottant. Si l’on peut aisément passer outre la présentation des figures emblématiques de la série, les adversaires ne méritent pas la plus grande des attentions. Tout juste apprécions nous le style épuré d’Ôda sur la délicieuse Baccarat, dont le malicieux pouvoir est de voler la chance d’autrui, ou encore Raise Max, symbole des vieux joueurs de Casino à l’ancienne.
Du point de vue de la réalisation, ce nouveau film de One Piece ne souffre d’aucun déséquilibre. Malgré la richesse de son univers et l’incroyable force de création de son auteur, ce One Piece ne s’éparpille pas à vouloir constamment satisfaire les fans de la licence. Bien sûr, l’esprit déluré et la démesure de la série sont bien présents (à commencer par la présence des Escargotcaméras ou des Tortue Muscu), mais nous ne tombons jamais la bêtise gratuite et répétée. De ce fait, le film conserve cohérence et continuité. Un dosage très appréciable, surtout si vous ne maîtrisez pas totalement la licence. Avec ce genre de nom ronflant, il est récurrent de voir des staffs se concentrer sur un fan service que le néophyte ne saurait apprécier. One Piece Gold ne se réserve presque à personne, c’en est très agréable. Evidemment, notre sexy Nami a bien droit à 2-3 plans nous permettant de vérifier l’évolution continue de ses formes, mais là aussi, rien de trop dérangeant. Cet aspect est d’ailleurs un bon baromètre du fan service : la drague de Sanji, la bêtise de Brook, tout est desservi avec retenue, permettant à chaque gag de conserver sa fraîcheur. Un partition maîtrisée que l’on doit au réalisateur Hiroaki Miyamoto. Avec plus de 300 épisodes One Piece dans les mains et le film 6, l’homme connait la limite. Et l’impose.
Service minimum ?
Pour ce qui est de la trame, elle est un garde-fou nécessaire à l’idée unitaire du film, mais s’abroge de ce fait toute profondeur. Comprenez par là que nous avons l’écriture la plus simpliste possible. Tout sauf un mauvais point quand il s’agit d’inclure une quinzaine de personnages, dont la moitié sont des nouveaux. Ainsi, la construction du film ne vous surprendra pas, passant de la traditionnelle découverte du monde aux superbes affrontements manichéens en passant par un finish 5 étoiles sur le plan technique. Alors oui, nous ne prenons pas place devant un film One Piece en espérant que Christopher Nolan s’invite à la réalisation, mais un peu de génie, de surprise, de dramaturgie, n’aurait pas été de refus. En qualité de film “indépendant”, One Piece n’allait pas sucrer l’une des ces têtes de gondole, c’est certain. Pour autant, si les deux heures sont bien remplies et très correctement servies, tout le monde ressort indemne du visionnage, le sourire en coin.
Cela étant, ne nous embourgeoisons pas en reprochant au métrage ce qu’il ne veut certainement pas être. Le film reste un très bon divertissement, peu importe que vous connaissiez par cœur ou pas les 79 tomes du manga ou le spécial TV Hear of Gold auquel il est (vaguement) rattaché.
Beau, fort joliment animé, bien équilibré et doté d'une mise en scène digne du format, ce 13e film One Piece fait honneur à sa réputation. Cependant, il faut davantage le voir comme une très bonne parenthèse plutôt qu'un oeuvre marquante. Le film s'est donné les moyens d'être visuellement très réussi, de faire briller ses protagonistes, mais ne possède en rien l'aura d'un incontournable comme One Piece Z. Était-ce son ambition ? La réponse est peut-être là.
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Réalisation
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Scénario
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Originalité
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Design
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Musiques
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Animation
- RéalisationHiroako Miyamoto, Eiichirô Oda (supervision)
- Chara-DesignMasayuki Sato
- StudioTôei Animation
- MusiqueYûki Hayashi
- GenreAction, Comédie, Fantasy
- Date de sortie2/11/2016
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- Durée1h59
- Langue-
- Sous-titres-
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