Il a un poster d’Amélie Poulain, il boit de la camomille et écoute de la pop suédoise. Mignon ce Sôichi, non ? En réalité, ce sympathique jeune homme à la tête de gland est le chanteur et leader du groupe de death metal DMC dans lequel il hurle des insultes à l’égard des fans, mime des sodomies et appelle ses fans à la mise à mort de leurs parents.
Hilarant, provocateur, décalé : voilà comment qualifier Detroit Metal City, série qui cartonne au Japon avec un anime produit par le Studio 4°C et un film live. On plonge dans l’univers détonant des stars du death metal et on en ressort plié en deux avec les zygomatiques soumises à rude épreuve. L’idée de Kiminori Wakasugi est simple mais efficace : prendre un pauvre type à qui on ne prêterait aucun intérêt, le peinturlurer de maquillage outrancier évoquant (et pas qu’un peu) le style des musiciens de Kiss et le laisser pêter des câbles à répétition sur scène. Et pour aller loin, ça va loin ! Rarement aura-t-on lu un manga aussi cinglant en termes de contenu. Car Sôichi peut franchir des limites, comme lors de cette scène où il crache au visage de la fille qu’il aime pour imiter une éjaculation faciale, avant de se rendre compte de son acte et d’invoquer l’alcoolisme pour se dédouaner.
Car oui, notre histoire de départ serait un peu lassante s’il n’y avait pas quelques éléments piquants pour relever le plat. Ainsi, notre héros retrouve une camarade de FAC, Yûri, dont il est amoureux. Mais persuadé qu’elle le détestera si elle apprend son identité de chanteur, il fait tout pour lui cacher la vérité. Ajoutez à cela une responsable du groupe folle, capable de bousiller son appartement pour lui donner le goût de la violence et qui passe son temps à mouiller sa culotte à chaque prouesse de son protégé, une famille d’agriculteurs et une propension à devenir fou de rage, et vous imaginez pourquoi Sôichi est le loser le plus génial jamais vu dans un manga.
Rendons gloire au travail accompli par les éditions 12Bis sur l’adaptation du titre (d’ailleurs, le premier tome est vendu avec un badge à l’effigie du héros) ! Sylvain Chollet (traducteur de One Piece ou School Rumble) a livré un boulot remarquable. Toutes les chansons du groupe ont été adaptées pour rimer avec des textes salaces et ultra-violents, tout en restant drôles. La version japonaise était trash à l’origine et pour le coup, la version française lui fait honneur.
Bien sûr, on déconseillera ce titre aux natures trop sensibles. Il faut aimer les tripes chaudes immolées à la gloire de démons cornus pour accrocher à ce titre… ou pas ! En fait, presque n’importe qui peut rentrer dans l’univers de DMC, même si on préfère Hikaru Utada à Marilyn Manson. On vous le confirme pour l’avoir testé : le moral dans les chaussettes, on ressort bien plus heureux après avoir lu ce titre !
- Editeur VF12 bis
- Date de sortie2008-09-25 00:00:00
- Prix6.5 €
- Nombre de pages192
- ImpressionNoir et blanc
Pas de commentaire
A mon avis, le meilleur manga 2008 !
Je n'ai jamais autant ris en lisant un bouquin, et je ne rajouterai rien à la critique d'Animeland qui ma fois est parfaite !
Enfin si : go to DMC !
Vous devez vous connecter pour laisser un commentaire.