Octobre 2011 : Yûji Shiozaki fait le déplacement à Paris Manga. Chaleureux, le mangaka n’a pas pris la grosse tête malgré son succès. Comme beaucoup d’auteurs de BD, il se considère avant tout comme un artisan sincère et travailleur.
Qui est Yûji Shiozaki ?
Je suis un peu comme le signe des gémeaux : avec la majorité des personnes, je vais être plutôt agréable, mais avec certaines, j’aime être plutôt taquin ! (Rires)
Pourquoi avez-vous choisi de dessiner ?
J’ai suivi des études d’économie à l’université. Un jour, j’ai décidé de participer à un concours de dessin, que j’ai remporté… Dans l’état d’esprit d’un économiste, j’ai alors senti que l’ère du manga venant, me lancer dans une carrière d’auteur me permettrait de gagner ma vie le plus intelligemment possible.
Mais vous saviez tout de même déjà dessiner, non ?
En réalité, pas vraiment. J’avais quelques notions, mais je ne savais pas encore comment faire du manga. Mon premier éditeur de l’époque m’a passé le livre Comment dessiner un manga. Je l’ai étudié et appris à faire de la BD grâce à lui.
Vos héroïnes sont particulièrement sexy. Avez-vous des modèles ?
Je n’ai aucun modèle. C’est ma pure imagination, mes fantasmes, vos fantasmes, ceux des lecteurs… Bref, ce sont ceux de tous les hommes qui se retrouvent dans mes dessins. Toutefois, je tiens à préciser une chose : quand on me voit dessiner toutes ces filles et tous ces gros seins, on pense que j’adore ça, mais ce n’est pas le cas. Notez bien cette réponse, car tout le monde se trompe à ce sujet ! (Rires)
Comment expliquez-vous le succès d’Ikki Tousen qui va connaître une cinquième adaptation en OAV ?
Je ne reviens toujours pas de la longévité de l’anime. Les fans de la première heure sont toujours là et me soutiennent alors qu’ils sont devenus adultes ! C’est une grosse surprise pour moi et j’ai hâte de voir ce que ces nouvelles OAV, à la qualité forcément plus élevée, vont donner.
Curieusement, il n’y a pas eu d’adaptation de Battle Club (son autre titre, NDLR). N’avez-vous reçu aucune proposition allant en ce sens ?
En fait, il y a eu trois ou quatre offres, mais elles ne proposaient pas une qualité suffisante selon mon responsable éditorial. Finalement, le titre s’est arrêté peu de temps après qu’on nous a fait ces demandes.
Portrait express : Quel est votre…
Manga préféré ?
Difficile… Je dirais Ashita no Joe d’Asao Takamori et Tetsuya Chiba (édité en France chez Glénat, NDLR).
L’anime que vous ne ratiez jamais étant petit ?
En dernière année de primaire, c’était Mobile Suit Gundam, la première série (1979, NDLR) !
Film préféré ?
Le Parrain de Francis Ford Coppola. Ça n’a rien à voir avec Ikki Tousen ; pourtant, il y a quelques ressemblances entre les deux œuvres.
Jeu vidéo préféré ?
Resident Evil. Ma femme a parfois peur quand j’y joue… Il m’arrive de tirer comme un dingue et elle se demande ce que je suis en train de faire. Elle me dit : « Tu as vraiment l’air d’un aliéné quand tu joues à ce jeu ! »
Plus gros défaut ?
Très facile à dire : je me lasse vite de ce que je fais. C’est un miracle qu’Ikki Tousen continue car mes œuvres précédentes ont rarement dépassé deux tomes.
Principale qualité ?
Je peux dormir partout. Si je participais à un concours où l’on me lançait : « Dors, maintenant ! », je me retrouverais classé parmi les premiers !
Avez-vous un signe particulier ?
Je suis du genre positif. Je vais de l’avant !
Ikki Tousen
De nos jours, le Japon connaît une guerre sanglante entre sept lycées et académies de la région de Tôkyô. Dépositaires de pouvoirs conférés par des pierres sacrées, les magatama, ces combattants sont appelés Ikki Tousen. Investis par les âmes des guerriers chinois, ils cherchent à conquérir le plus de territoires possible. Mais surtout, ils veulent modifier leur destin imposé par la pierre qu’ils portent… Multipliant les gros plans sur les petites culottes et les scènes de combats virevoltants, le titre a connu un grand succès sur l’archipel. Il faut dire qu’il se base sur un classique de la littérature chinoise, L’Histoire des trois royaumes. Si le roman original met en scène des hommes, Shiozaki a décidé – malin – de le féminiser.
Traduction : Emmanuel Bochew.
Remerciements à Paris Manga.
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