Rencontre avec ÔTOMO Katsuhiro

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AnimeLand : Steamboy se déroule à l’époque de l’Angleterre Victorienne. De quelle manière vous êtes-vous documentés sur cette période ?

ÔTOMO Kastuhiro : J’ai lu tous les livres qui traitent de l’histoire à cette époque en Angleterre, notamment des romans de DICKENS. J’ai aussi collectionné des livres de photos de l’époque, enfin tout ce que je pouvais trouver au Japon ! Ensuite, nous sommes allés en Angleterre pour faire les repérages, nous avons visité des musées… et nous avons aussi inventé !

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AL : Justement, quand on prend la liberté d’imaginer ses propres machines, se sent-on comme un inventeur de cette époque ?

Ô.K. : Merci de me comparer à un inventeur ! J’ai attaché aussi de l’importance à la réalité de l’époque ; c’est vrai que l’historie se termine de manière assez excentrique, mais le début du film voulait que ce soit réaliste, c’est pour ça que j’ai rassemblé tous les documents possibles.

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AL : Pourquoi avoir choisi comme cadre l’exposition universelle de 1851 plutôt qu’une autre ?

Ô.K. : Je voulais que le film se déroule pendant la première Exposition Universelle, en 1851. Dans les faits, le film se situe en fait davantage à l’époque de la deuxième Exposition Universelle (à Paris 1867, NDLR), mais c’est imaginaire. Si on avait vraiment respecté l’état d’avancement de l’année 1851, nous n’aurions pas pu inclure de machines à vapeur, la science n’avait pas encore fait assez de progrès ! Comme je voulais insérer toutes les machines que vous trouvez vers la fin du film, j’étais obligé de situer le film à cette époque, vers la deuxième Exposition Universelle.

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AL : Dans le générique de fin, on voit des images de Ray à l’Exposition Universelle de Paris en 1900, avec en fond des images de la Tour Eiffel. Or, Ray semble ne pas avoir vieilli !

Ô.K. : Voilà pourquoi l’animation est intéressante (rires) ! C’est parce que j’ai envie d’être toujours enfant ; je veux rester un jeune garçon, j’aimerais bien me souvenir éternellement de ma sensation quand j’étais petit. Je voudrais que les adultes qui viennent au cinéma s’excitent comme les enfants. Les personnages de dessins animés, comme Doraemon, ne vieillissent jamais !

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AL : Pouvez-vous nous parler de Steamgirl, la suite qui est prévue à Steamboy ?

Ô.K. : Je suis en train d’écrire l’histoire. Je ne sais pas si je vais le faire sous forme de film en salles, ou en vidéo. Je ne sais pas sous quelle procédure je vais travailler dessus, je ne sais même pas si je serai réalisateur ! Mais je suis ne train de m’en occuper. Je pense que ce sera très intéressant.

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AL : Au départ, Steamboy devait être une série télé. Pourquoi le projet s’est-il transformé en long métrage ?

Ô.K. : Lorsque nous avons entamé le projet il y a 10 ans, nous nous sommes heurtés à des problèmes d’ordinateur, de résolution d’images. Il était alors quasiment impossible de faire des images numérisées pour les salles, il fallait utiliser des équipements qui coûtaient très cher. On nous a alors conseillé d’opter pour des résolutions plus légères adaptées à une série télévisée, qui nous permettait des montages virtuels. Au départ, ce projet se présentait comme un essai, et nous avons compris que même avec des résolutions assez faibles, ça coûtait très cher. On a alors décidé d’un budget assez important ; pour que le film soit rentable, il fallait finalement faire un film pour le cinéma.

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AL : Travailler avec un budget aussi colossal, rajoute-t-il du poids aux responsabilités ?

Ô.K. : C’est vrai. Je me disais peut-être que je devrais vendre mon vélo, ou autre chose… C’est une blague, je vis bien maintenant ! Je crois que mon vin rouge marche très bien dans ma tête (rires) !

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AL : Après avoir fait une oeuvre au retentissement planétaire comme Akira, se sent-on plus responsable face aux gens qui attendent ?

Ô.K. : Je souhaite en effet que le film marche, mais je ne peux pas contrôler. Tout ce que je peux faire, c’est un film intéressant ; si ça ne marche pas, je n’y suis pour rien ! J’ai tout donné

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AL : D’où vient le nom de Scarlet O’hara, qui fait référence à Autant en emporte le vent ?

Ô.K. : Lorsque j’ai présenté mon projet aux scénaristes et à mon équipe, je leur avais expliqué que le personnage de fille qui n’avait alors pas de nom – ressemblait à la fille de ce film. Puis c’est resté comme ça jusqu’à la fin ! J’ai essayé de changer à un moment, mais on était tellement habitué à ce nom et à ce visage qu’il était devenu difficile de changer de nom. Tout le monde appelait ce personnage Scarlet !

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AL : L’anticipation dans le passé est-il pour vous le moyen de recréer l’histoire, de rectifier des erreurs qui auraient été commises par les hommes ?

Ô.K. : Les êtres humains font toujours des erreurs, mais ils vont vers l’avant. Je voulais quand même montrer ce côté positif. Il est difficile de parler du thème principal du film, mais je voulais exprimer un côté positif : les êtres humains font des erreurs, se trompent, mais ils s’améliorent et progressent.

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Voir le trailer et les extraits du film.

Remerciements à Game Productions.

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