Dans le planning des sorties DVD/BR de cette année 2017, le nom de Shigurui fait office de très belle surprise chez Black Box. Après avoir connu le manga de Takayuki Yamaguchi -lui même tiré du roman de Sanjo, Le Chateau de Suruga- via Panini, c’est la version anime de Madhouse que le public français peut légalement découvrir.
Un mot sur la série:
Présentée comme une oeuvre violente et stylisée dans un univers chambara, Shigurui (2007) profite du talent d’Hiroshi Himasaki. Récemment vu sur l’adaptation d’orange, cet habitué du studio Madhouse est un émérite animateur (Metropolis, Ninja Scroll, Occultic;Nine). Derrière la caméra, il est capable de donner du corps à des œuvres viscérales et crues, comme l’excellent Tehxnolyze. Pour respecter l’univers sombre de Shigurui, il compte sur le chara-design de Masanori Shino, aperçu il y a peu sur All-Out!, la direction artistique d’Hidetoshi Kaneko (The Five Star Stories, Terror in Resonannce) et confie quelques storyboard à des guest star, comme l’épisode 12 signé Yoshiaki Kawajiri.
La forme :
À l’occasion du dernier festival Japan Expo, le stand Animestore proposait le coffret collector Shigurui à 30 euros, au lieu de 50 comme on peut le voir sur plusieurs boutiques web. Proposé dans un format A4 moins large que ceux d’Escaflowne ou Berserk par exemple, le titre profite d’un emballage très solide, bien épais, rigide. On apprécie la qualité de l’impression, et même qu’il ne s’agisse que d’une boite sans insert, le tout est suffisamment bien rempli pour éviter que les éléments à l’intérieur ne se baladent de trop (comme pour le format A4 d’Evangelion, par exemple). On apprécie aussi de retrouver, pour illustrer les digipack, d’autres illustrations (qui sont au nombre de 5) que celles fournies en cadeau.
Pour le reste, tout a fait l’objet d’un vrai soin : les illustrations et autres croquis ne sont pas grossièrement zoomés, les textes sont clairs, bien agencés, et la mise en pages varient selon les thèmes proposés. Le petit bémol, ce sont les screens/captures glissé(e)s dans le livre, puisqu’elles sont parfois sont un peu floues. Rien de bien méchant pour autant.
Nous avons donc sur la gauche un très épais livre sur la série, et à droite deux digipack regroupant les versions DVD et BR, avec à chaque fois 3 galettes. Pour les BR, la troisième joint l’OST de l’anime, signé Kiyoshi Yoshida.
Sur la forme:
La véritable plus-value du coffret réside donc dans le superbe livre qui accompagne l’anime. Avec 136 pages bardées d’infos, les fans et les amoureux de l’information en ont pour leur argent. Notez qu’une grande partie des notes sont issues d’un dossier proposé par nos amis de Manganews et de son rédacteur clé, Koiwai. Extrêmement maniable et doté d’un papier souple de qualité, l’objet est une vraie bible technique pour l’anime. Dans l’ordre, on y retrouve :
- Présentation historique de l’oeuvre et du staff (2 pages)
- Présentations et croquis des personnages (12 pages + 6 pages gros plans)
- Présentations des armes et légendes sur les katanas (6 pages)
- Présentation du travail sur la direction artistique (8 pages)
- Technique de la mise en couleur travail sur la matière (3 pages)
- Le résumé de chaque épisode (12) s’accompagne (voir photo 4) d’une explication d’un storyboard et du détail du staff. Image nette ( 24 pages)
- 6 pages d’interview d’Hiroshi Himasaki et Seishi Minakami (script). Propos intéressants.
- Documentations sur l’époque Edô, l’importation des armes, la vie des samurais, les clans, l’influence du Christianisme…(8 pages)
- 7 pages d’interview avec Takayuki Yamaguchi (mangaka) et Mitsuko Horie (seiyû). Pas une mine d’informations, mais exercice agréable à lire.
- 6 pages sur les écoles de sabre : leurs techniques, leurs bushidos, les fondateurs. Excellent.
- 2 page sur l‘OST. Trop rudimentaire, car limité à un listing des pistes et une brève présentation de K. Yoshida.
- Mise en relation entre la version roman et manga. On y parle des auteurs, et même si c’est académique, les informations sont nombreuses. (5 pages + 1 page avec les couvertures des 15 tomes).
- Enfin, les 15 dernières pages font parti d’un bloc plus uni traitant de la violence de l’oeuvre, de sa forme, de son identité visuel et de sa dualité. Si on retrouve quelque raccourcis et formules toutes faites, ce sont des textes très sympas à lire puisqu’ils s’avancent comme une discussion post-visionnage. Il n’y a donc pas que du factuel, et on y développe des débats, comme sur l’omniscience de la narration.
Par respect pour l’éditeur, nous ne pouvons révéler davantage d’images avec un contenu.
Vous devez vous connecter pour laisser un commentaire.