Bonjour à tous. Aujourd'hu je vous ai concocté une critique d'un très bon film à sketch que j'ai revu cette semaine : Groom service (Four Rooms en VO), réalisé par Allison Anders, Alexandre Rockwell, Robert Rodriguez et Quentin Tarantino. Le film, qui est resté inédit en DVD en France pendant longtemps, est ressortie par Studio Canal en 2011 dans une très bonne édition qui réintègre même des scènes inédites ! Je vous présente donc, ma critique sketch par sketch du film :
ET RASSUREZ-VOUS IL N'YA POINT DE SPOILER ^^
Introduction
Le prestigieux hôtel Mon Signor, Hollywood. Après quelques anecdotes, Sam (Marc Lawrence), un vieux groom ayant exercé pendant de très longue années, remet sa toque et de précieux conseils à Ted (Tim Roth), un jeune homme surmené, qui entre en fonction, et en ce jour de la St-Sylvestre. Une journée infernale que Ted ne sera pas prêt d’oublier…
Mon avis : Une intro de 5 minutes qui annonce un peu les déboires de Ted tout le long du film, avec les bribes de souvenirs de Sam aussi amusantes qu’étonnante (il aurais accompagné le chien Rintintin dans la Suite Royale !) lors de ce passage de flambeau. Marc Lawrence, qui avait fait des apparitions dans des James Bond (désolé, je crois que y’a que là dedans que je l’ai vu) est bien sympathique dans le rôle de ce vieux groom qui semble en avoir vu des belles dans cet hôtel. Quand à Tim Roth, on est bien loin de Monsieur Orange de Reservoir Dogs ou du braqueur blasé et philosophe dans Pulp Fiction : Il cabotine, fait des grands gestes, des grimaces, et fait de son personnage un cartoon vivant, alors qu’une interprétation plus sobre aurais suffit ! Mais c’est assez raccord avec le ton général assez variable du film, donc c’est good ^^
La VF : Sam est doublé par Henri Labussière, et ça fait plaisir de l’entendre (encore) sur un petit vieux qui a tout vu. Tim Roth est doublé par Eric Métayer (la voix de Iago dans Aladdin) qui a bien saisi la folie de son personnage, et est assez raccord avec la vraie voix de Roth. Bonne surprise.
Ensuite, viens le générique en dessin-animé avec la chanson Vertigogo (qui sera reprise par Laurent Ruquier dans l’émission On a tout essayé). Notez l’allusion à Tarantino lorsque son nom apparait, lorsque Cartoon Ted braque un flingue sur sa toque qui fait de même, avec la même pose que Monsieur White et Monsieur Pink dans Reservoir Dogs.
Premier segment : La suite Lune de Miel "The Missing Ingredient" réalisé par Allison Anders
Un groupe de jeunes femmes, Jezebel (Sammi Davis), Athéna (Valeria Golino), Elspeth (Madonna), Eva (Ione Skye), Raven (Lily Taylor) et Kiva (Alicia Witt) s’installent dans la suite Lune de Miel, sous le regard interrogateur de Ted.
Mais il s’avère que ces jeunes femmes sont en réalité un comité de sorcière qui souhaite délivrer la déesse Diana d’un sort qu’on lui aurait jetée à cet endroit même.
Seulement, Eva a oubliée un ingrédient essentiel : le sperme de son amant. Un certain groom est donc désigné pour procurer cet ingrédient.
Mon avis : Ce premier sketch est un peu ennuyeux, ça tourne un peu trop autour du sexe malgré une certaine ironie qui fait plaisir. Un peu déçu par le final, je m‘attendais à autre chose. Les actrices par contre sont excellentes, et la composition du groupe de sorcière insolite entres une punk, une pouilleuse, une sage-femme ou encore une…madonna !
La VF : On y retrouve des voix bien connues de l’animation japonaise : Laurence Crouzet, Virginie Mery, Marie-Christine Darah, Anne Rondeleux…c’est sympa de les entendre et elles s’investissent farpaitement dans leurs travail. Déçu par la VF de Lily Taylor par contre, je préfère quand elle est doublée par Marjorie Frantz.
Second Segment : Chambre 404 (?) "The Wrong Man" réalisé par Alexandre Rockwell
La soirée débute. En voulant apporter de la glace à des gens qui font la fête, Ted se trompe de chambre et se retrouve face à Sigfried (David Proval), un psychopathe armé d’un magnum qui séquestre sa femme Angela (Jennifer Beals) et qui accuse Ted d’en être l’amant. Nôtre groom malchanceux va devoir mettre toute sa bonne volonté pour se sortir de cette situation inextricable.
Mon avis : Une second segment qui rattrape un peu le précédent, sans non plus le transcender. C’est bien marrant, et tu te demande comment le pauvre Ted va s’en sortir. Un passage qui m’a fait mourir, c’est lorsqu’il parvient à la salle de bain et appel à l’aide par la fenêtre, il voit le voisin du dessus qui le regarde genre What the Fuck, Ted se retourne, joins ses mains et parle comme un réceptionniste d’hôtel ^^
La VF : Sigfried est doublé ni plus ni moins que par Jacques Frantz (VF de De Niro, Mel Gibson…) et il est tout bonnement fantastique. Quand il double des psychopathe imposant, c’est juste le soleil qui rencontre sa lune ^^ Angela est doublée par Juliette Degenne, qui avait d’ailleurs doublé Uma Thurman dans Pulp Fiction. Notez un excellent Eric Métayer lors du passage que j’ai cité, quand il prend tout à coup une voix sérieuse après avoir gesticulé comme un forcené. C’est assurément le meilleur passage du sketch.
Troisième segment : Chambre 309 "The Misbehavers" réalisé par Robert Rodriguez
Un couple de mafioso (Antonio Banderas et Tamlyn Tomita) se rendent à une soirée et décident de laisser leurs enfants Sarah (Lana McKissac) et Juancho (Danny Verduzco) sous l’œil de Ted (le père ayant plus confiance en un groom qu’en une baby-sitter) pour un modique pourboire. Ted, qui se serait volontiers passé de ce boulot, doit donc passer toute les demi-heures afin de vérifier que les enfants sont bien sages et qu’ils se couchent à l’heure prévues. Mais peut-on laisser une demi-heure des enfants qui n’hésitent pas à fumer des cigarettes, à s’enfiler une bouteille de champ’ et à regarder du porno à la télé ?
Mon avis : Ah, enfin un sketch vraiment excellent ! On peut dire ce qu’on veut du travail de Rodriguez en général, il a su parfaitement relever le niveau des deux précédents sketch en mettant Ted dans une situation qui va empirer devenir et devenir incontrôlable, agrémenter de répliques géniales (« Y’a du cul à la télé ! », « Si y’avait un séisme, tu préfèrerais être présentable ? Alors oublie ton pyjama et dors ! ») le tout dans un final qui vous fera rire au éclats avec un sentiment de pur jouissance !
Les deux jeunes acteurs sont crédible pour leur âge (je me demande comment Rodriguez à convaincu les parents de jouer ça) et Banderas à mourir de rire dans son rôle de mafieux qu’il ne faut pas contrarier. Notez que le délire ou il coiffe son fils (à son image) sera repris dans Spy Kids 2 et que la strip-teaseuse à la télé est Salma Hayek (le sketch ayant été tourné une semaine après Desperado ^^)
Un spectacle jouissif et savoureux de bout en bout.
La VF : Les enfants sont doublés par Chantal Macé et Dimitri Rougeul (Simba et Fievel !), qui sont fantastiques sur ces gamins turbulents. Banderas est aussi très bien doublé par Diego Asensio, une de ses VF récurrentes.
Interlude réalisé par Quentin Tarantino
Cette fois la coupe est pleine, et Ted téléphone à Betty (Kathy Griffin), la directrice. Après avoir eu dans un premier temps une certaine Margaret (Marisa Tomei), il fait part de ses états d’âme à Betty qui le somme de répondre à l’appel de la Suite Royale, ou un certain Chester Rush, qui viens de sortir un film à succès, passe la soirée avec ses amis. C’est un contrecœur que Ted accepte, ne sachant pas ce qui l’y attend…
Mon avis : Une interlude qui fait très bien la transition avec le précédent sketch, et qui vaut surtout pour le personnage de Margaret, en train de jouer à la Nintendo et à fumer un énorme calumet, et qui s’emble s’être tapée l’incruste chez Betty (« Ouais, c’est moi Betty, j’habite ici, mais t’es qui toi, p*tain ? ») ou il semble s’être passé une pure soirée avec tout ces invités qui dorment n’importe ou dans l’appart. Un bon moment bien délire ^^
La VF : Betty est doublée par Josiane Pinson (que je ne connais pas trop) et Margaret par Séverine Morisot, éclatante dans un rôle inhabituel.
Scènes ajoutées dans le DVD : La conversation entres Ted et Margaret est plus longue.
Dernier segment : La Suite Royale "The Man of Hollywood" réalisé par Quentin Tarantino
Ted se rend dans la Suite Royale ou il fait la connaissance de Chester (Tarantino) et de ses amis Norman (Paul Calderon) et Leo (oh surprise, Bruce Willis !), ainsi que d’un des protagonistes déjà rencontré par Ted dans un des précédents sketchs. Les trois premiers sont complètements bourrés, et après une conversation sur diverses sujets, Chester en viens au but de la visite de Ted, qu’il a fait venir avec une petite commande : Une hachette de boucher (« aussi effrayante que le diable en personne ! »), une planche en bois, ainsi que des clous et un rouleau de ficelle (mais Chester ne se rappelle pas de leur utilité).
Chester et Norman expliquent la chose : Norman souhaite acquérir la voiture de Chester, une Chevrolet Malibu 1964, et après avoir vu un court métrage de la série d’Alfred Hitchcock, ils ont décidés de se départager en s’inspirant de ce court : Norman doit allumer son briquet 10 fois de suite sans s’arrêter, si il réussi, il aura la voiture, si il échoue, on lui coupe le doit. Maintenant que tout est mis en place pour réaliser ce pari, reste à convaincre Ted, le « sobre et clairvoyant Ted », d’être celui qui coupera le doit de Norman dans le cas ou il échouerais…
Mon avis : Un pur chef d’œuvre ! Tarantino, c’est simple, tu lui donne n’importe quel scénario, il le transforme en or ! Tu ris devant l’absurdité de ce pari et de ses personnages qui ne savent plus ce qu’ils font (« On aurais été sobres, c’est sur, on se serait dégonflés, mais là on est complètement beurrés ! ») et achèvent le film sur un humour très noir. On en ressors avec le sourire au lèvres et on ne regrette pas d’avoir vu les deux premiers sketchs qui ne sont hélas pas au même niveau.
J’aime la façon dont Tarantino amorce les choses, avec ces discussion qui semblent interminables mais qui pourtant annoncent parfaitement comment les choses vont se passer, les dialogues toujours aussi cinglants.
Notez que Bruce Willis n’est pas crédité au générique, car il a enfreint les règles de la SAG en acceptant de jouer gratuitement dans ce segment, par pur plaisir.
Un bijoux d’écriture et de mise en scène ^^
La VF : Tarantino est doublé par Jean-Philippe Puymartin, sa meilleure VF avec Vincent Ropion, Calderon par Thierry Desroses (la VF de Samuel L. Jackson) est excellent, et Willis comme toujours doublé par le superbe Patrick Poivey.
Scènes ajoutés dans le DVD : Lors du passage ou Ted entre dans la suite, il ne rencontre pas directement Chester mais Angela, du coup la surprise est réel chez le groom contrairement à l’ancien montage ou il ne semblait pas surpris tant que ça de la revoir dans ces circonstances.
Un monologue de Chester est ajoutée, ou il pars dans un délire total sur le cristal, un alcool qu’il s’enfile avec ses amis.
Et c’est là que je voudrais pousser un tout petit coup de gueule concernant le DVD de Studio Canal : Comme il est dit avant que le film commence, ces scènes sont en VOST car non doublés à l’époque. Ben, j’aurais préféré qu’ils fassent revenir les comédiens pour doubler ces scènes (comme ce qui s’est passé avec Aliens, le retour), surtout qu’à part Séverine Morisot pour l’interlude, qui ne fait plus de doublages, tout les autres comédiens sont encore en activités. Je ne suis pas fan du concept de passer de la VF à la VO pour les Director’s cut, la transition passant mal pour moi (à la limite, je préfère qu‘on les redoublages ou voir le film entièrement en VOST), et il aurait été plus judicieux de faire doubler ces scènes inédites.
Mais ce que je n’ai pas apprécié vraiment, et ça c’est un problème systématique depuis l’avènement des DVD (et même avant), ce sont les sous-titrages : En effet, le personnage joué par Tarantino balance une bonne centaines de « Fuck fuck fuck, fuck you, it’s a fuckin’ Crystal ! », qui ne sont pas traduit-adaptés dans les sous-titres, qui n’adaptent d’ailleurs que la moitié des phrases. Y’a les mêmes problèmes pour bon nombre film en DVD en VOST, notamment pour Sacré Graal (tu vois bien la différence avec les sous-titres de fans). Mais bon, au moins reconnaitre que le sens des phrases est conservés, mais ça reste frustrant…
Pour résumer le film dans son intégralité : Une bonne intro, deux premiers segments pas terribles mais sympas, un troisième délirant et jouissif, une interlude excellente et un dernier sketch qui est un bijoux ! Rien que pour les sketch 3 et 4 l’interlude, le film vaut le coup !