Eureka Seven, c’est la ratatouille réchauffée trois fois de l’animation. On se dit que trop c’est trop, qu’on en a déjà mangé deux fois de suite, mais pourtant ! on est agréablement surpris par le résultat.
Série de mécha/science-fiction de 50 épisodes produit par le studio Bones et édité en France par Beez (7 DVDs parus sur 10 à l’heure où je vous parle), Eureka Seven est un melting-pot informe d’au moins 50 séries différentes. Jugez plutôt.
Au début de l’histoire, nous faisons la connaissance de Renton Thurston, jeune adolescent de 14 ans un peu tête brûlée. Ce jeune homme a la vie dure, dans sa ville natale où il ne se passe presque rien; en effet, son père est devenu un héros de la nation en sacrifiant sa vie pour lutter contre une race extraterrestre, les Coraliens, et sa soeur a disparu peu après avoir repris les recherches de leur père. De fait, il est élevé par son acariâtre grand-père, artisan mécanicien de renom, qui voit d’un très mauvais oeil la passion de son petit fils pour le lift, sorte de surf sur des vagues de particules lumineuses, le Trappa. Et le pépé est d’autant plus déterminé à lui changer les idées qu’une des figures de proue du lift est le sulfureux Holland, capitaine au lourd passé d’un vaisseau pirate.
Renton, un héros comme on en a pas vu depuis, pfouu ! Avant-hier au moins.
Mais leur vie va changer avec l’arrivée d’une fille, Eureka, qui fait un atterrissage forcé dans un gigantesque robot légendaire, le Nirvash. Pour tout amateur d’anime, il semble évident que cette fille un peu autiste aux cheveux gris cache un tombereau de secrets. Renton, qui n’a jamais vu Evangelion ou l’Autre monde ni joué à Lunar, en tombe instantanément amoureux et se fait inconsidérément la promesse de la protéger quoi qu’il arrive. Il ne sait pas encore dans quoi il vient de s’engager, le bougre ! Car sans crier gare, ni même train, les militaires attaquent l’atelier des Thurstons, obligeant la fille à fuir. Or, il manque une pièce cruciale au mécha: la clef Amita, oeuvre du père de Renton, permettant au robot d’accéder à un état de puissance supérieure…Renton se fait donc fort de remettre cette pièce en main propre, sans même demander une tarification spéciale pour déplacement en soirée. Et comme Eureka lui fait les yeux doux, il rajoute même une installation à domicile dans le cockpit, et les militaires apprennent à leur dépend qu’il ne fait pas bon vouloir tuer le héros d’une série dés le premier épisode alors qu’il est dans un robot géant (Oserais-je préciser qu’ils essaieront moultes fois et échoueront autant ?).
Bingo ! Il n’en fallait pas plus pour persuader l’équipage dont est issue Eureka pour prendre Renton comme larbin en chef. Surtout que, mais que le hasard fait bien les choses dites-moi, il s’agit du vaisseau pirate commandé par Holland.
A partir de là, on signe pour 49 autres épisodes dans lesquels on creusera un peu plus l’histoire de cette planète, où l’on rencontrera puis perdra des personnages tous plus originaux les uns que les autres, où l’on se rendra compte que Dilandau s’est réincarné(e) mais a toujours aussi peu de chance, où l’on assistera à 212 “miracles”, 350 “sacrifices”, et où nos deux tourtereaux s’appelleront et/ou se feront des promesses au moins 512 milles milliards de fois (“Van samaaaaaaaa” “Hitomiiiiiiiiiiii”)
Voilà donc. Vous reconnaîtrez sans peine les trames de Last Exile, Laputa, Evangelion (la fin, pfff la fin…), Lunar, L’Autre Monde, mixés avec des personnages et des situations de Xenogears, Escaflowne, et j’en passe et des meilleures.
Pourtant, j’ai assez accroché. Le patchwork est assez distendu pour qu’on puisse trouver quelques instants originaux et crédibles (Je pense à la partie avec Ray et Charles), parfois même assez profonds (Le Vodarak me fait penser à quelque chose, pas vous ??)
L’Univers est graphiquement bien pensé, et contient quelques éléments/paysages intéressants. J’avais un peu peur d’avoir affaire à une série de méchas pour surfeur, mais le lift se fait discret passé les premiers épisodes.
Techniquement, rien à redire, et on touche parfois même au très bon lors de certaines scènes de combat. Les personnages sont attachants, même si le héros me soule par intermittence (‘tain, il est complètement irréfléchi quand il faut réfléchir, et super mou du genou quand il faut agir rapidement…)
Bien sûr, il ne faut pas avoir peur d’assister à un sacré paquet de scènes téléphonées.
Bref, une série sympathique, dont j’ai attendu les derniers épisodes avec impatience, et que j’ai vu finir non sans un petit pincement au coeur.
(Ah, si, un petit avis pour ceux qui ont vu l’anime. Je ne sais pas pour vous, mais j’aurais pas mal aimé qu’Eureka finisse le travail lors de l’attaque de Ciudades del Cielo. Les trois mômes me sortent par les oreilles.)
Edité par Reiichido le 28-10-2007 à 09:40