…que je n’étais pas d’accord sur le “transporter des informations est secondaire”. C’est peut-être pas ce qui prime le plus dans la majorité des productions, mais pas au point de le considérer comme secondaire.
Et quant au côté “philosophique”, comme tu l’as dit, faut préciser de quoi on parle : les ouvrages philosophiques, pour moi, ce sont des textes d’auteurs qui se sont interrogés sur tel ou tel problème, et qui, en faisant appel à la raison, ont tenté de les résoudre, avec force aruments, démonstrations logiques etc.
Ca n’est pas ce que j’ai trouvé dans les manga. Là il s’agit plus de raconter une histoire tout en interpellant le lecteur, en le poussant à réfléchir sur certaines choses, à se poser des questions. En mettant en scène les actions de ses personnages, par les sujets qu’il traite, l’auteur donne sa vision des choses. Mais c’est à celui qui regarde de faire le boulot (interpréter, réfléchir, arriver à ses propres conclusions…). On ne retrouve pas tout le procédé démonstratif qu’il peut y avoir dans les vraies oeuvres philosophiques. Je trouve que ce sont plus des pistes sur lesquelles on est libre de s’engager après.
C’est un comme dans les films ou dans les romans : on trouve des oeuvres “profondes” mais qu’on ne peut pas considérer comme philosophiques parce que la démarche n’est pas la même. Par exemple, à mon programme de français l’année dernière y avait comme thème L’amitié. Alors qu’Aristote (un philosophe) abordait le sujet d’une manière très scientifique et rigoureuse (philosophique), Gide dans Les faux-monnayeurs le traitait avec sa sensibilité d’écrivain, en faisant appel à notre propre sensibilité pour faire passer son message.
En résumé, je ne pense pas qu’on puisse parler des manga comme des oeuvres philosophiques car la démarche du philosophe et celle de l’écrivain/mangaka/réalisateur de films etc. n’est tout simplement pas la même.
Par contre c’est tout aussi faux de dire que les manga c’est plein de vide niveau réflexion : Nausicaä pousse à s’interroger sur les rapports homme/nature. Planètes (lisez Planètes, c’est trop bien) sur ta place par rapport aux autres etc.
cosmos, le pingouin qui écoutait en boucle The garden of everything