Vu que les habitués postent ici, je vais simplement reprendre ma réponse postée en commentaire de l’article ^_^
Je suis mitigée sur le sujet, en fait dans mon cas tout dépend du contexte de l’œuvre, de l’ambiance et des raisons du non happy-end (ou du happy-end inversement). Vous parliez de Cowboy Bebop qui est un exemple intéressant vu à quel point le dernier épisode a marqué les spectateurs. On pourrait dans le même cas citer Lady Oscar : dans un contexte de violence et une Révolution qui durera plusieurs années, LA scène (je ne spoilerai pas) peut apparaître comme la meilleure fin possible pour les victimes, qui sont en quelque sorte mortes dignement et peuvent enfin vivre leur amour sans interdit.
Par contre, si happy end il y a, je ne suis pas du genre difficile. Il est rare que j’en sois déçue parce que les protagonistes ont réussi leur but ou triomphé. Non, j’aime les récits d’aventure où les héros font preuve de courage et de détermination, donc pourquoi pas les voir finir dans les meilleures conditions. C’est aussi vrai pour une série dramatique et cruelle comme ”L’Autre monde” : si les morts sont nombreuses, au moins le tyran finit-il par être renversé et la situation chaotique plus ou moins maîtrisée. Après tant d’épisodes durs et violents, le happy end apporte un bol d’air frais qui fait un bien fou.
Ce qui a plutôt tendance à m’énerver et qui à mon sens gâche les conclusions, c’est surtout lorsque les scénaristes abusent des ficelles larmoyantes pour mettre davantage de drame alors que ce n’était pas nécessaire. Le meilleur exemple pour moi étant Yamato : le créateur de la saga et producteur Yoshinobu Nishizaki a la fâcheuse tendance de rajouter des morts parmi les protagonistes pour faire pleurer dans les salles de cinéma (cette situation étant surtout valable pour les films)… je dirai plutôt enfoncer son héros parce que vu tout ce qui lui arrive au cours de la saga (orphelin dès le premier épisode, perte de son frère et seul proche qui lui restait, perte de son père de substitution, perte de nombreux camarades, perte de son frère de substitution et j’en oublie), j’ai fini par croire que Nishizaki haïssait son personnage principal. Ce qui est paradoxal pourtant, c’est sa création, le héros qu’il voulait mettre en avant et permettre aux spectateurs s’y identifier ! Mais peux assurer qu’il n’est pas question que je m’identifie à un héros qui subit les pires horreurs en termes de deuil et de torture mentale. Même la petite conclusion du dernier film, où il peut enfin épouser sa fiancée, laisse un arrière-goût amer, vu les raisons qui poussent le héros à se marier après le combat. Merci M. Nishizaki d’avoir créé Yamato, mais par pitié, si vous m’entendez de là-haut, sachez que votre héros m’a donnée plus d’idées noires que des idées de courage et d’héroïsme !
Donc voilà, si je devais résumer, mon avis se rapproche assez de ceux de Mauser et Yupa : c’est une question de contexte et aussi à quel point on tient aux personnages principaux. Dans le cas du ”Tombeau des Lucioles”, je ne serai pas aussi dépitée comme Yupa face à ce film, qui est effectivement d’une dureté presque insoutenable, surtout que dans le cas de Seita, le fait qu’il survive lui aurait peut-être permis de se racheter vis-à-vis de sa sœur. Mais en même temps, je garde une grande importance envers la scène de début où l’on voit le frère et la sœur en tant qu’esprits se retrouver enfin, donc… happy end d’une certaine manière si on suit la logique de cette introduction et aussi le contexte de l’époque où les deux enfants, s’ils avaient survécu, auraient sans doute été envoyés dans un orphelinat (et peut-être même en maison de correction pour Seita vu les vols qu’il commet à un moment). Sad end pour le spectateur cartésien ? Je pense que tout dépendra du point de vue de chacun.