Son nom aurait gagné à être plus connu, mais Yoshihiro Tatsumi était un artiste remarquable. Les éditions Cornelius, qui ont abbatu un sacré boulot sur cet auteur depuis des années, publient Cette ville te tuera.
Pour les plus jeunes, Yoshihiro Tatsumi était celui que l’on appelé le “père” du Gekiga, manga de type réaliste et à la donnée psychologique très riche. Disparu le 7 mars dernier, l’auteur laisse une sacrée empreinte dans l’histoire du manga. Bon nombres de ses oeuvres ont été publiées dans la revue Le cri qui tue et le réalisateur singapourien Eric Khoo avait adapté sa fresque autobiographique Une vie dans les marges à l’écran. Malheureusement, et contrairement à ce qui se dit, l’auteur n’a jamais reçu de récompense pour l’ensemble de son oeuvre à Angoulême. En revanche, le prix Regard sur le Monde lui a bien été attribué en 2012.
Mot éditeur :
Ce premier volume de l’anthologie que Cornélius va consacrer aux nouvelles de Yoshihiro Tatsumi présente vingt-trois histoires écrites et dessinées au cours des décennies 1960-1970. Fidèle à sa volonté de montrer la réalité du quotidien, si dure soit-elle, selon les principes du gekiga (dessins dramatiques) qu’il développe à la fin des années 1950, Tatsumi décrit dans ses histoires courtes toute une galerie de petites gens : Travailleurs en usine, éboueurs, prostituées, mendiants ou paumés en tout genre, dans un monde en crise encore marqué par les stigmates de la guerre et le fascisme. Fidèle à son maître Honoré de Balzac, Tatsumi décortique impitoyablement ses semblables, dépeignant les passions et les illusions qui font battre les coeurs humains. Ses personnages, auxquels il prête souvent ses propres traits, se heurtent aux murs de leur propre existence, attendant d’être broyé par une société qui a perdu toute forme de mansuétude et n’offre plus aucun salut. Les éditions Cornélius entreprennent avec ce volume de faire paraître la plus grande anthologie jamais réalisée de l’oeuvre de Yoshihiro Tatsumi pour permettre enfin que soit mieux connu le travail de ce géant du manga, trop tardivement honoré dans son pays.
Source : Compte Twitter Cornélius
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