Depuis le début du siècle, les dirigeants des maisons d’édition nippones s’arrachent les cheveux dans leurs bureaux pour redresser le marché du manga en crise. Pourtant, c’est un jeune homme de moins de trente ans qui semble avoir trouvé la solution, seul, devant son ordinateur à Niigata.
Début 2009. Sur son site web, un jeune mangaka publie, sous le pseudonyme ONE, un titre comme on n’en avait jamais vu auparavant, One Punch-Man. Habituellement, les héros de shônen gagnaient en puissance selon une courbe de progression marquée par des adversaires de plus en plus dangereux. Cette fois, Saitama possède la toute-puissance et met au tapis le moindre ennemi en un seul coup de poing ! De quoi donner le blues à un héros en quête désespérée d’une vraie baston…
Malgré un graphisme approximatif assumé, One Punch-Man est un carton, atteignant les 8 millions de lecteurs en 2012. La même année, Yusuke Murata, remarqué sur Eyeshield 21, publie une version esthétiquement transcendée du manga dans les pages du Shônen Jump. Pourtant, Shueisha a bien compris que le meilleur champ d’expression de ONE était Internet ! Toujours en 2012, l’énigmatique auteur débute une nouvelle série sur le site Ura Sunday, Mob Psycho 100. Si là encore, le héros est doté d’une puissance herculéenne, la démarche est inverse : Mob, adolescent introverti, doit maintenir son taux de frustration, sous peine de libérer ses pouvoirs psychiques qui pourraient ravager le monde !
Aujourd’hui, le site de ONE dépasse les cent mille visites quotidiennes, One Punch Man et Mob Psycho 100 sont adaptés en dessin animé… Le succès, phénoménal, rappelle que finalement, la solution à une crise repose avant tout des idées originales. La prochaine à sortir du cerveau de ONE est désormais particulièrement attendue : elle pourrait définir les codes du shônen manga du nouveau millénaire.
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