Personnalité de la semaine : Moyoco Anno

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Alors que son dernier manga en date touche à sa fin, il est temps de revenir sur la carrière de Moyoco Anno, mangaka engagée et porte-parole des Japonaises d’aujourd’hui.

A l’âge de trois ans, elle savait qu’elle serait mangaka. Vingt ans plus tard, en 1994, elle publie son premier titre, avant d’atteindre le succès en 1996 grâce à Happy Mania, ou les déboires amoureux d’une jeune urbaine, Shigeta. Dévoilant sans fard les fêlures de son héroïne, Anno n’hésite pas non plus à en montrer les défauts : miroir des aspirations et paradoxes des Japonaises de fin de siècle, Happy Mania impose son auteure comme une reine du josei.

Anno02La dessinatrice continue sur cette voie en abordant des sujets délicats, frontalement avec In the clothes named fat (lié aux troubles du comportement alimentaire) ou sous couvert de fiction avec Sakuran, qui donnera naissance à un long métrage en 2007. Même les petites filles n’échappent pas aux interrogations existentielles de Moyoco Anno, qui détourne le mythe des magical girls dans Chocola & Vanilla en 2004.

Toujours prête à tacler les défauts de la société nippone, la dessinatrice ne s’accorde pourtant aucune faveur, pas plus qu’à son mari, réalisateur d’Evangelion : quand il prend une pause en 2008, elle en profite pour publier un manga sur leur vie commune et leurs petits travers ! Ce qui ne l’empêche pas de revenir à des œuvres sulfureuses comme Sakuran : Memoirs of amorous gentlemen ne s’intéresse pas à une apprentie-geisha, mais une prostituée parisienne du début du 20e siècle, Colette… qui vit ses dernières aventures, la série se terminant en mars.

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon