#TBT : Hikaru no go

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Il y a vingt ans, débutait la série qui allait remettre le jeu millénaire de go à la mode ! Phénomène mondial, Hikaru no go révélait au passage un futur grand nom du manga…

Né plusieurs siècles avant notre ère en Chine, le jeu de go fut modernisé au 15e siècle au Japon. Depuis, des générations de duellistes se sont affrontés avec leurs pierres blanches et noires sur les 361 intersections des goban, damiers de 19 lignes par 19. Celui du grand-père de Hikaru, que le garçon de 10 ans découvre dans son grenier, s’avère hanté par le fantôme de Saï, maître réputé de l’époque Heian, ancré sur Terre à la recherche du « coup divin ». Devenu disciple malgré lui, Hikaru va peu à peu prendre goût au go, au point de fréquenter les clubs tombés en désuétude. Son parcours rencontre rapidement celui d’Akira Toya, prodige stakhanoviste. Au fil de l’adolescence, la relation entre les deux garçons oscillera entre rivalité et amitié…

Le lancement de Hikaru no go a eu de quoi désarçonner les lecteurs du Shônen Jump en janvier 1999 : une série sur le go, ce jeu ringard pour papys ? Yumi Hotta réussit pourtant à les captiver grâce à son scénario qui abandonne subitement son aspect fantastique pour se focaliser sur les codes du shônen sportif. Le réalisme prédomine : la joueuse professionnelle Yukari Umezawa supervise l’œuvre, chaque partie respectant les règles du go. L’efficacité de l’histoire est sublimée par le trait de Takeshi Obata, qui met en emphase les coups cruciaux, de la réflexion à l’application de la pierre ! Révélé par cette série, le dessinateur reviendra frapper un grand coup avec Death Note

2003 marque la fin du manga au bout de 23 tomes (en VF chez Tonkam), mais également de son adaptation animée (Déclic Images), lancée deux ans plus tôt au studio Pierrot, sur son 75e épisode. Diffusée en Amérique et en Europe, elle aura le même effet qu’au Japon : des hordes de jeunes s’inscrivent dans des clubs de go, dont la moyenne d’âge chute drastiquement ! Mieux encore : le jeu étant mixte, le titre capte un public féminin, fasciné par la relation ambiguë Hikaru/Akira. Vingt ans plus tard, des couples d’animefans formés autour d’un goban transmettent leur virus à leurs enfants avec Hikaru no go.

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon