Le 30 juin 1999 marquait la fin des cours en France… et la rentrée du plus déjanté des professeurs sur les petits écrans ! Retour sur la série animée de GTO, dont le succès reste intact, vingt ans après ses débuts.
En 1991, un jeune mangaka de 24 ans, Tohru Fujisawa, triomphe avec son titre Shônan jun’ai gumi : Eiichi Onizuka et Ryuji Danma, deux loubards, y chercheront pendant 31 tomes à se castagner avec les racailles locales (avec succès) et à perdre leur pucelage (échec critique). Cinq mois après la conclusion de sa série, en mai 1997, le mangaka fait revenir en solo Onizuka devenu… professeur dans Great Teacher Onizuka, alias GTO ! Avec ses méthodes peu orthodoxes, l’ancien voyou mettra sa force phénoménale au service du bien-être de ses élèves… même s’il a hérité de la pire classe de l’établissement. Derrière son humour souvent grivois, le manga abordera de front pendant 25 tomes les crises tourmentant la jeunesse nippone de l’époque.
Le succès est tel qu’une adaptation anime est rapidement mise en chantier au studio Pierrot, et confiée à un jeune réalisateur d’à peine 40 ans. Plus qu’une fidélité absolue au manga d’origine, Noriyuki Abe préfère prendre des libertés pour un résultat plus efficace sur les petits écrans – les spectateurs auront pourtant surtout retenu le changement du nom du lycée. Grâce au succès des 43 épisodes diffusés sur Fuji TV, Abe gagne ses galons chez Pierrot : il y réalisera plus tard Bleach, avant d’aller chez A-1 diriger Black Butler. Outre ses couleurs vives, cette adaptation gagne un autre avantage sur le manga d’origine : sa bande originale riche, dynamique et hilarante, est l’une des dernières compositions pour un anime du polyvalent Yûsuke Honma, aussi à l’aise avec l’action que l’humour (Osomatsu-kun, Yû Yû Hakusho, Ninku, Fushigi Yuugi).
En France, cette adaptation anime arrivera environ deux ans après le manga publié par Pika, soit le même écart qu’au Japon. Distribuée par Kaze en DVD, GTO dépassera le cercle des fans d’animation, encore restreint à l’époque, grâce à Canal + ! Diffusée en VF (avec Benoît Dupac dans le rôle titre) et en clair chaque jour dans l’émission La Kaz en août 2004, GTO conquiert tous les lycéens de France… et permet à la J-Pop d’enfin se démocratiser grâce à son générique, le tube Driver’s High de L’Arc~en~Ciel. Il n’en faudra pas plus pour propulser Onizuka au panthéon local des héros de shônen, à tel point que, quand Pika publiera en 2005 la version française de Shônan jun’ai gumi, l’éditeur changera le titre pour… Young GTO ! Vingt ans plus tard, la série reste un incontournable encore plébiscité sur la plateforme de simulcast ADN.
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