Chara designer mythique, Akemi Takada a les honneurs d’une exposition revenant sur ses quarante ans de carrière au prestigieux musée Osamu Tezuka. Comment ? Son nom ne vous dit rien ?
Le destin d’Akemi Takada bascule en 1972. La jeune fille de 17 ans, déjà passionnée par le dessin, découvre à la télévision une nouvelle série animée dont elle devient instantanément fan, Gatchaman. Après ses cours académiques aux Beaux-Arts de Tama, elle griffonne des fan-arts et participe activement au fan-club, allant jusqu’à remporter un concours pour visiter la société de production de l’anime, le studio Tatsunoko. Elle l’intègrera en 1977, pour travailler sur la troisième itération de la saga, Gatchaman F ! En accomplissant son fantasme de fan, celle qui se destinait à l’illustration entame un parcours dans l’animation qui marquera des millions de téléspectateurs.
Akemi Takada accomplit son premier fait d’armes juste après avoir quitté Tatsunoko, au début des années 80 : elle adapte les personnages de Rumiko Takahashi pour la version animée d’Urusei Yatsura (Lamu). Véritable phénomène de société qui frôle les 200 épisodes, la série révèle la chara designer, tout comme le réalisateur, un certain Mamoru Oshii… Durant la production, la jeune femme sympathise avec divers membres du studio Pierrot, qui voient dans son style l’écrin graphique idéal pour un nouveau projet : pour la première fois, Takada ne part pas de designs préexistants, mais doit créer intégralement les personnages ! Le succès de Creamy, en 1983, qui ouvrira la voie à une nouvelle génération de magical girls, consacre définitivement Akemi Takada.
Recrutée à nouveau pour adapter un manga de Rumiko Takahashi, Maison Ikkoku (Juliette je t’aime), la chara designer enchaîne sur une autre comédie romantique, Kimagure Orange Road (Max & Cie). Elle y sublime les personnages inventés par le mangaka Izumi Matsumoto, notamment celui de Madoka (Sabrina), qui devient l’égérie de toute une génération d’animefans. Mais, en sous-main, Takada travaille d’arrache-pied avec ses camarades du collectif Headgear (dont Mamoru Oshii) au développement d’un univers totalement original, celui de Patlabor en 1989 ! Passée la frénésie des années 80, la dessinatrice se recentre alors sur sa passion première, l’illustration, au travers d’art-books luxueux, bien qu’on la retrouve encore sur quelques projets animés (Fancy Lala, CoCO&NiCO). Avec les années 2010, une nouvelle passion semble habiter l’artiste versatile : la création de bijoux !
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