#TBT : Samurai Deeper Kyo

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Noyé dans l’ombre de monuments tels que One Piece ou Naruto, ce shônen de référence reste méconnu des jeunes générations. Pour ses vingt ans, remettons à l’honneur Samurai Deeper Kyo.

Durant l’ère Tokugawa (1603-1867), les apothicaires sauvaient de nombreuses vies dans un Japon replié sur lui-même. Quand l’un de ces pharmaciens itinérants, Kyoshiro Mibu, rencontre une jeune femme asthmatique, il intervient aussitôt ! Grave erreur : Yuya Shiina, la chasseuse de primes, l’a piégé pour rafler la récompense sur la tête de « Kyo aux yeux démons », qui lui ressemble trait pour trait. Et pour cause ! L’âme du combattant aux mille victimes cohabite en effet avec celle du paisible pharmacien à l’intérieur d’un seul corps… En quête du corps de Kyo, le duo fait également cause commune pour renverser le tyrannique clan Mabu, une mission qui leur fait rencontrer quelques fidèles alliés… et de nombreux adversaires !

Rétrospectivement, Samurai Deeper Kyo est un modèle de narration. Si, à son premier chapitre paru le 15 octobre 1999, le manga semble s’orienter vers une relecture de Dr Jekyll et Mr Hyde, il ne cesse de gagner en ampleur au fil des volumes. La mangaka Akimine Kamijyo entremêle à ses intrigues principales de nombreux sous-arcs qui s’entrecroisent, et introduisent de nouveaux personnages. Tel un RPG, les personnages gagnent en puissance et en épaisseur, ayant tous droit à un développement particulier (pensée émue pour Hidetada Tokugawa, l’éternel second), dans un univers qui ne cesse de multiplier les références au Japon féodal. Pendant sept ans, le manga sera une locomotive du shônen Magazine aux côtés de GTO, Air Gear, Love Hina puis Negima (avec qui il partage le même humour fripon), pour se clore en 2006 sur son 38e volume.

Faut-il blâmer la calamiteuse adaptation anime par le studio Deen en 2002 ? Outre sa réalisation passe-partout, la série de 26 épisodes prend tellement de libertés avec le manga qu’elle lui a fait au final une mauvaise publicité… Est-ce parce qu’Akimine Kamijyo n’a pas su rebondir après le succès de Samurai Deeper Kyo, connaissant un semi-échec avec Shirogane no Karasu en 2007 ? Elle revient pourtant l’année suivante sur le devant de la scène avec Code : Breaker… A moins que le ton résolument adulte de Samurai Deeper Kyo, qui a poussé Kana à l’éditer en France sous son label Dark Kana, n’ait nui à son accessibilité auprès des plus jeunes ? On ne comprend toujours pas pourquoi, aujourd’hui, le titre semble avoir été oublié… !

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon