#TBT : Shurato

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Originellement prévu pour surfer sur la mode Saint Seiya il y a trente ans, Shurato avait pourtant réussi à trouver sa propre identité… même si beaucoup l’ont, hélas, oublié entretemps.

Le suspense est à son comble dans le tournoi junior d’arts martiaux : Shurato et Nordine (Gai en version originale), les deux meilleurs amis, s’affrontent en finale ! Mais à peine le combat a-t-il commencé que les deux adolescents sont capturés par un étrange rayon vert, et téléportés dans la sphère céleste d’Alandor (Tenkuukai en V.O.) par la volonté de la déesse Vishnu. Réincarnation d’un ancien roi du même nom, Shurato intègre une équipe de huit guerriers sacrés chargés de se préparer au retour du diabolique Shiva, banni dix mille ans plus tôt. Son influence démoniaque se fait d’ailleurs sentir : non content de contrôler l’esprit de Nordine qui cherche désormais à tuer son meilleur ami, il fait accuser Shurato de son crime, avoir pétrifié Vishnu. Un long combat commence alors pour notre héros…

Publié durant l’année 1988 dans les pages du Shônen King, le manga Shurato de Hiroshi Kawamoto se conclut rapidement en deux tomes. Tatsunoko repère aussitôt ce titre qui va lui permettre de rivaliser avec Saint Seiya (Toei) et Les Samourais de l’éternel (Sunrise), nouvelles franchises qui cartonnent dans les cours de récré nippones. On y retrouve en effet tous les impondérables du genre avec ses combattants aux armures totémiques (lion, loup, dragon, buffle…) et sa déesse à sauver mais Shurato propose de nombreuses variations originales. Cette fois, c’est la mythologie hindoue qui est au cœur de son univers, les héros ont chacune une arme spécifique et, surtout, les armures sont plus évoluées ! Elles disposent en effet de trois modes. Inactive, elle ressemble à une statuette (mode Veda) ; activée, elle recouvre le corps de son propriétaire (mode Shakti). Dans une situation intermédiaire (mode Valuda), elle prend la forme de son animal-totem, et sert alors de véhicule terrestre digne d’un hoverboard !

Diffusés entre avril 1989 et janvier 1990, les 38 épisodes de la série anime sont un triomphe, notamment sur le continent asiatique bercé par la culture hindoue (Indonésie, Philippines, Chine). A l’échelle nationale, TV Tokyo exige un épisode 39 récapitulatif à diffuser pour exploiter au maximum le succès de Shurato. Pendant que la série (et les jouets) s’exportent en France, en Espagne et au Bésil, Tatsunoko met en chantier un prequel plus adulte pour le marché de l’OAV en pleine expansion au Japon, Dark Genesis, dont les six épisodes sortent entre 1991 et 1992. Malgré son doublage français mémorable (le trio Thierry Redler/Philippe Ogouz/Daniel Russo campe les huit guerriers) et sa diffusion au zénith de popularité du Club Do en 1991, Shurato a peu à peu quitté la mémoire des Français. Trente ans plus tard, il est temps de la rafraîchir !

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon