Personnalité de la semaine : Kachou Hashimoto

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L‘arrivée sur Netflix de l’adaptation anime de Cagaster rappelle combien l’Occident a contribué à la carrière de sa jeune mangaka.

En 1990, Ushio & Tora débutait dans les pages du Shônen Sunday. Pour la jeune Kachou Hashimoto, le manga de Kazuhiro Fujita est une révélation ! La collégienne de Kanagawa prend alors ses crayons, et dessine ses propres histoires. Encouragée par ses amies à qui elle les fait lire, elle décide alors de s’orienter dans cette voie après le lycée, et devient l’assistante de Daisuke Higuchi, créatrice de Whistle !, en commençant par… gommer les crayonnés après encrage ! La jeune fille progresse néanmoins rapidement, au point de se retrouver publiée à 19 ans dans le Shônen Sunday pour une courte histoire en 2000. Elle la signe de son vrai nom, Aiko Nagayama, tout comme les quatre nouvelles suivantes que lui commandera l’éditeur pour le Sunday Super.

Commence alors une valse des pseudonymes qui lui permet de cumuler jobs d’assistanat, contrats professionnels et doujinshi. C’est ainsi sous le nom Chicken Hashimoto qu’elle auto-publie à partir de 2005 son manga Cagaster sur son site web, avec un double objectif en tête. Tout d’abord, créer une histoire comme elle le souhaite, sans subir les contraintes des éditeurs. Mais aussi, se forger au métier de mangaka en s’astreignant à livrer un chapitre mensuellement, malgré certains retards dus aux contrats professionnels à respecter en parallèle. Suivie par à peine cent personnes à son lancement, la série dépassera les dix mille fans à sa conclusion en 2013 : un exploit à l’époque où les réseaux sociaux n’existaient pas encore pour la promotion !

Quand Glénat propose à la jeune femme d’éditer Cagaster, la jeune femme accepte alors de céder les droits qu’elle refusait jusqu’ici aux Japonais. Parus entre 2014 et 2015, les six volumes remportent un joli succès en France, où elle se fait un nouveau nom, Kachou Hashimoto. De quoi appâter un peu plus l’industrie locale : en 2015, Tokuma Shôten parvient à décrocher les droits de Cagaster pour le Japon, et lance sa nouvelle série Arbos Anima, dans les pages du mensuel Comic Ryu. Trois ans plus tard, le magazine disparaît des kiosques pour une version 100% web, une réforme fatale pour Arbos Anima : Kachou Hashimoto auto-publiera les deux derniers volumes pour ne pas léser les fans ! La série anime tirée de Cagaster, diffusée à partir de jeudi sur Netflix, offrira-t-elle enfin l’opportunité à la mangaka d’obtenir un projet professionnel sans entraves éditoriales ? C’est tout ce qu’on lui souhaite pour son anniversaire, le 22 février.

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon