#TBT : Armitage III

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Joyau cyberpunk influencé par des écrivains tels Dick ou Gibbons, Armitage III est, depuis vingt-cinq ans, un incontournable pour les amateurs du genre.

La population mondiale étant devenue trop importante pour notre planète, l’humanité a terraformé Mars et bâti grâce à une première génération de robots. La ville de Saint Lowell héberge désormais de nombreux colons, ainsi que leurs robots de deuxième génération. En 2046, Ross Sylibus quitte à son tour la Terre : le flic de Chicago essaye surtout de fuir le trauma dû à l’assassinat de son partenaire par un robot. A peine est-il accueilli par sa collègue locale, la jeune Naomi Armitage, qu’un scandale éclate : il existe des robots de troisième génération, indiscernables des humains en apparence ! A l’origine de cette révélation, René d’Anclaude est déterminé à exécuter tous ces androïdes, en commençant par les femmes. Pendant que leur enquête avance, l’angoisse gagne peu à peu Armitage : comment réagira Ross, qui exècre les robots, en apprenant qu’elle aussi est un Type-III ?

Prévues pour une vente directe en cassette vidéo, les Original Animation Video (OAV) ont connu un véritable boom commercial à la fin des années 80, avec la démocratisation des magnétoscopes. En 1995, le marché s’est restreint, mais la philosophie première reste la même : offrir un galop d’essai à de jeunes talents, avec un format et un budget moins importants que pour une série télé ou un long métrage. En allant puiser dans les classiques occidentaux de la science-fiction pour réinventer le mythe de Pinocchio, le scénariste débutant Chiaki Konaka livre un script en phase avec son époque : la dernière K7 d’Armitage III paraît simultanément à la sortie en salles de Ghost in the Shell ! Propulsé par ce succès, on retrouvera son nom aux génériques de Serial Experiments Lain, Digimon ou plus récemment Ghost Hound.

Les quatre épisodes d’Armitage III, sortis entre le 25 février et le 25 novembre 1995, auront droit deux ans plus tard à  un remontage pour une version film, Polymatrix, qui donne pleine conscience du talent de Hiroyuki Ochi au storyboard – le réalisateur enchaînera d’ailleurs sur un autre classique des OAV SF, Sol Bianca. Il faudra attendre 2002 pour qu’apparaisse une suite, Armitage III : Dual Matrix, qui exploite les avancées technologiques pour intégrer de la 3D. Depuis, le titre produit par AIC reste une madeleine de Proust pour les plus anciens des otakus, et une agréable découverte pour les plus jeunes. A l’heure des revivals de licences comme Blade Runner ou Terminator, faut-il s’attendre au retour de la fliquette androïde au grand cœur ?

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon