#TBT : Nadia, le secret de l’eau bleue

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Série qui a révélé Hideaki Anno il y a trente ans, Nadia, le secret de l’eau bleue est devenu une œuvre incontournable de l’animation japonaise. 

Inventeur prodige du haut de ses 14 ans, Jean rencontre durant l’exposition universelle de Paris de 1889 la jeune acrobate de cirque Nadia. Traquée par un trio de malfrats souhaitant faire main basse sur le joyau bleu qu’elle porte en pendentif, elle est aidée dans sa fuite par l’adolescent. Hélas son aéronef échoue dans l’océan Atlantique… où il est recueilli par un étrange navire sous-marin. À bord du Nautilus, le capitaine Nemo et son équipage sont les seuls rescapés de l’Atlantide après sa destruction par l’empire des Néo-Atlantes, qui cherche désormais à conquérir la Terre. Nadia et sa pierre bleue se révèlent alors être deux éléments cruciaux dans ce conflit sans pitié…

Qui le croirait aujourd’hui ? Sans un heureux concours de circonstances, Nadia, le secret de l’eau bleue n’aurait peut-être jamais vu le jour ! Tout débute au milieu des années 70, quand le géant du cinéma Toho demande à Hayao Myazaki des idées de séries. Si son projet d’adaptation de 20 000 lieues sous les mers avec deux orphelins en fuite dans le Nautilus n’est pas retenu, la Toho en conservera les droits (et Miyazaki des concepts qu’il déclinera dans Conan, le fils du futur et Le château dans le ciel). Quand la chaîne NHK E annonce rechercher un titre original, Toho ressort son script des placards pour le confier à une structure récente, le studio Gainax. Tel un clin d’œil, c’est un animateur adoubé par Miyazaki lui-même durant Nausicaä de la vallée du vent qui réalisera Nadia, le secret de l’eau bleue, un certain Hideaki Anno.

La série steampunk porte en elle tous les éléments chers au réalisateur qu’on retrouvera dans Evangelion : références ésotériques et mythologiques, traitement frontal de la mort, mecha-design omniprésent… Nadia, le secret de l’eau bleue fédère déjà la même équipe créatrice, du chara-designer Yoshiyuki Sadamoto au compositeur Shiro Sagisu. Le succès est tel que, de 26 épisodes, la commande passe à 30, puis à 39, contraignant Gainax à produire des « bouche-trous » sous-traités en Corée. Ils représentent l’un des rares défauts d’une œuvre qui transpire encore aujourd’hui la soif d’innovation de ses créateurs. Des initiatives mal perçues en Occident : La 5 a diffusé en 1991 une version censurée auparavant en Italie, qui subira encore des coupes une fois rachetée par AB. Seule Game One proposera, au cours de soirées-culte, une version intégrale (merci Cyril Lambin) avant des ressorties en DVD et Blu-Ray qui rappellent aujourd’hui encore l’aura sans pareille de Nadia, le secret de l’eau bleue !

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon