L’engouement actuel des Français pour le cyclisme alimente les journaux. Pourtant, le héros de Golden Boy en vante les mérites depuis 25 ans !
Kintaro Oe était un brillant étudiant en droit à la prestigieuse Université de Tokyo… mais ça, c’était avant. Conscient de n’avoir plus rien à découvrir dans les amphis, le jeune homme a abandonné le campus pour parcourir le pays, et apprendre à la dure école de la vie. Au fil de ses pérégrinations, il finit par rencontrer des jeunes femmes au physique avantageux et à la situation sociale avantagée. Méprisantes de prime abord envers le jeune pécore, qui passe systématiquement pour un voyeur suite à de nombreux quiproquos, elles finiront par réaliser le réel potentiel de ce génie en découvrant tardivement comment il a fait avancer leur domaine d’expertise (informatique, natation, cuisine…) grâce à ses initiatives. Mais il sera déjà trop tard ! Enfourchant son fidèle vélo, Kintaro sera déjà reparti vers d’autres cieux et d’autres expériences didactiques, avec cet unique mot d’ordre à la bouche : apprendre, apprendre, apprendre !
En 1992, Tatsuya Egawa est devenu une véritable star auprès des lecteurs du Shônen Jump avec Talulu le Magicien, comédie fantastique saupoudrée d’une pincée d’érotisme. Son public ayant grandi, il se tourne vers son pendant seinen, le bimensuel Super Jump, pour proposer aussitôt sa nouvelle série, Golden Boy – titre qui joue avec le prénom de son héros (Kintaro peut se traduire par « homme d’or ») pour rappeler que, sous ses apparences de benêt, on a affaire à un pur génie. Il y accumule alors les plans suggestifs sur les beautés fatales que rencontre Kintaro, tout comme les blagues salaces et grivoises sans pitié avec le jeune Japonais de 25 ans (sa passion fétichiste pour les W.C. devient un running gag… à pisser de rire). Contrairement à Talulu, il est inimaginable d’adapter Golden Boy en série TV, de par son contenu trop licencieux !
C’est donc sous forme d’OAV (éditées en France par Dybex), support en pleine expansion à la fin du 20e siècle, que s’animent les aventures érotico-burlesques de Kintaro Oe ! Au nombre de six, elles sont produites au studio A.P.P.P., alors bien connu par les amateurs exigeants d’animation, grâce à des pépites comme Project A-ko, Robot Carnival ou la courageuse tentative d’adaptation en OAV de Jojo’s Bizarre Adventures. C’est d’ailleurs le réalisateur de Roujin Z, Hiroyuki Kitakubo, qui dirigera ces six épisodes qui, un quart de siècle plus tard (la première OAV est sortie le 27 octobre 1995), restent irréprochables techniquement, notamment dans les déformations du visage ô combien expressif de son héros mis à mal – une scène de natation de l’épisode 4 a ainsi donné naissance à un meme Internet des années plus tard. Mieux encore, l’équipe propose une mise en abyme dans l’épisode conclusif (de juin 1996) au scénario original, alors que le manga est encore publié, puisque Kintaro y intègre… un studio d’animation ! Pépite à conseiller à tout public mature qui aime l’humour gras et les fessiers rebondis, Golden Boy est le parfait représentant de l’animation japonaise décomplexée des nineties… On n’en a que plus envie de voir la seconde partie du manga, parue en 2010-2011, être à son tour adaptée avec les moyens technologiques actuels, histoire de se détendre en cette époque morose !
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