#TBT : Le sommet des dieux

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Le manga d’aventures de Jirô Taniguchi, qui souffle ses vingt bougies, sera bientôt adapté en film animé. Pour tous nos lecteurs privés de sport d’hiver, repartons à la montagne à travers ses pages…

Katmandou, Népal, 1993. Le journaliste et photographe Makoto Fukamachi découvre, au hasard d’un marché, un appareil photo antique. Pour le Japonais, aucun doute n’est permis : il s’agit d’un des deux appareils emportés par George Mallory et Andrew Irvine dans leur expédition vers le sommet de l’Everest en 1924 ! Nul n’a jamais su si les deux alpinistes avaient réussi leur ascension, et cette antiquité en contiendrait peut-être la preuve. Hélas, Fukamachi se le fait dérober durant la nuit… Pour mener son enquête, le journaliste rencontre Jôji Habu, légende nippone de l’alpinisme qui a dédié sa vie à la montagne. Rapidement, sa rivalité avec Tsuneo Hase va prendre autant d’importance aux yeux de Fukamachi que sa quête de véracité historique…

Baku Yumemakura est avant tout connu comme romancier de science-fiction : il a notamment remporté le prix Seiun et le Grand Prix Nihon SF en 1990 pour son roman Le lion qui mangea le croissant de lune. Mais l’écrivain a touché à de nombreux autres genres, et s’est acoquiné avec de grands noms du manga. La bru d’Osamu Tezuka, Reiko Okano, a ainsi adapté ses romans fantastico-ésotériques Onmiyôji en mangas (que Delcourt avait édités en français), et Yumemakura a scénarisé l’OAV Amon Saga dessinée par Yoshitaka Amano. Quant à sa saga d’arts martiaux Garô-den, les couvertures des romans ont été illustrées par Katsuya Terada, et deux adaptations en manga ont vu le jour sous les pinceaux de Keisuke Itagaki (auteur de Baki) et de Jirô Taniguchi. C’est ce dernier qui s’est vu charger de transposer en images la fresque romanesque du Sommet des dieux, inspirée par l’amour que porte l’écrivain au Népal, pays qu’il a découvert à 24 ans, en 1975.

C’est le 15 décembre 2000 que sort le premier tome du manga Le sommet des dieux, deux ans après le roman. Jirô Taniguchi y laisse exploser son talent pour la représentation des paysages, la montagne prenant autant, si ce n’est plus, d’importance que les personnages. D’ailleurs, malgré le souffle de l’aventure à ciel ouvert, ceux-ci semblent vivre un huis-clos, murés dans leur obstination (la quête de vérité pour Fukamachi, le désir d’être le meilleur pour Habu…), une sensation renforcée par le faible nombre de protagonistes. Publiés chez Kana, les cinq volumes ont déjà connu une adaptation en film live au Japon en 2016. Mais c’est une équipe française qui a relevé le défi d’en faire un film animé, attendu pour 2021 ! Réalisé par Patrick Imbert, le long métrage nous promet un instant d’évasion qu’on désespère d’attendre depuis les confinements !

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon