Jalon dans l’animation en images de synthèse, Final Fantasy : Les créatures de l’esprit a pourtant failli couler le studio Square ! Vingt ans après sa sortie, AnimeLand revient sur un film mal-aimé.
En 2065, l’humanité s’est réfugiée dans d’immenses sphères pour échapper aux Fantômes, créatures spectrales qui tuent au moindre contact tout être vivant. Sous l’égide de son mentor, le docteur Sid, la chercheuse Aki Ross est persuadée qu’en unissant huit esprits, il sera possible de vaincre ces Fantômes. D’ailleurs, n’a-t-elle pas survécu au contact de l’un d’eux, bien qu’elle soit désormais irrémédiablement infectée ? Alors qu’elle explore les ruines de New York à la recherche du sixième esprit, elle échappe de peu à la mort grâce à l’intervention de son ex petit ami, le soldat Gray Edwards, qui décide de la soutenir dans sa quête. En parallèle, le général Hein prône une solution plus brutale : éradiquer ces Fantômes à l’aide du canon orbital Zeus… quitte à blesser l’esprit de la planète Terre, Gaïa !
Quand Hironobu Sakaguchi décide de réaliser un long métrage tiré des jeux vidéo qu’il a créés, tous les signaux sont au vert. La saga Final Fantasy a acquis un statut mondial grâce à la sortie de son septième opus sur Playstation, notamment grâce à son passage à la 3D, une innovation qui affole aussi bien l’industrie du jeu vidéo que du cinéma d’animation depuis le succès de Toy Story en 1995. Cependant, Sakaguchi choisit d’aller à contrepied de Pixar en proposant une 3D photoréaliste qui nécessite des moyens colossaux. 200 personnes travaillent d’arrache-pied sur des ordinateurs dernier cri pendant quatre ans. La durée de production est tellement importante qu’entretemps, la technologie a encore évolué : il faut retravailler les premiers plans fournis, moins aboutis que les derniers à avoir été réalisés ! Le budget explose pour atteindre la somme faramineuse de 137 millions de dollars : Les créatures de l’esprit est contraint de triompher au box-office.
À sa sortie en juillet 2001, le long métrage reçoit un accueil tiède, pour ne pas dire froid. Le public, qui espérait une plongée dans un univers d’heroic-fantasy habituel à la saga vidéoludique, n’a pas apprécié se retrouver face à un film se déroulant sur Terre, dans le futur ! De plus, l’intrigue se montre bien plus légère que celles des jeux vidéo qui s’étalaient sur des dizaines d’heures. Le bilan est sans appel : avec 85 millions de dollars, Les créatures de l’esprit est un échec total au box-office. Ce flop contraindra Hironobu Sakaguchi à abandonner toute velléité cinématographique, et la société Square à fusionner avec son rival d’autrefois, Enix, pour éviter la banqueroute ! Pourtant, a posteriori, le film impressionne encore aujourd’hui par son aspect technique irréprochable, si l’on oublie des expressions faciales encore un peu trop artificielles. Et par son audace d’offrir le premier rôle à une femme, chose pas si évidente il y a encore vingt ans ! Divisant encore les fans aujourd’hui, le film a vu beaucoup de ses défauts s’atténuer avec le temps, même si certains ne disparaîtront jamais (notamment son méchant caricatural). Et vous, dans quel clan vous situez-vous ?
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