Personnalité de la semaine : Hironobu Sakaguchi

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La sortie du remake de Final Fantasy VII est une bénédiction pour de nombreux confinés… et l’occasion de revenir sur la carrière de son créateur.

Peu inspiré par son cursus en électronique, Hironobu Sakaguchi lâche l’université à 20 ans pour intégrer une nouvelle société spécialisée dans les logiciels, Square, en 1983. La société évolue rapidement avec l’apparition des jeux vidéo pour se dédier entièrement à ce domaine en devenant indépendante en 1986. Après de multiples refus, les dirigeants de Square acceptent finalement le projet de RPG que Sakaguchi propose depuis des années, afin de surfer sur le succès de Dragon Quest de leur concurrent Enix… mais ne lui fournissent qu’une équipe réduite majoritairement composée de débutants. Persuadé que ce titre sera l’échec qui enterrera définitivement sa carrière, Sakaguchi l’intitule Final Fantasy.

Le succès rencontré par le jeu en 1987 lancera une franchise devenue depuis phénomène de société mondial, notamment grâce à son septième volet sur PlayStation. Hironobu Sakaguchi y exprime alors toute sa cinéphilie, jusqu’ici restreinte à quelques clins d’œil, à travers des séquences cinématiques 3D qui ne feront que s’améliorer avec les progrès informatiques. Il franchit le cap au tournant du millénaire, en adaptant sa licence dans un long-métrage, Final Fantasy : Les créatures de l’esprit. Pour propose une 3D réaliste saisissante, notamment sur les textures et les expressions des visages (la motion capture n’existait pas encore !), le film exploite la pointe de la technologie grâce à un budget record. Son échec au box-office en 2001 n’en est que plus calamiteux, avec une perte dépassant les cent millions de dollars.

Sakaguchi démissionne alors de Square (qui sera contrainte de fusionner avec sa rivale de toujours, enix, pour survivre) et se coupe du jeu vidéo jusqu’en 2004. Il crée alors une nouvelle société, Mistwalkers, pour préparer de nouveaux titres en collaboration avec des artistes qu’il respecte et/ou apprécie humainement : on retrouve ainsi Akira Toriyama au chara design de Blue Dragon en 2006 et Takehiko Inoue sur les graphismes de Lost Odyssey l’an suivant. Après un dernier grand RPG pour la Wii, The Last Story en 2012, Sakaguchi s’est tourné vers un nouveau terrain, celui du jeu pour smartphone, désormais capable de supporter la complexité de cette catégorie vidéoludique. Sorti en 2014, Terra Battle a remporté un tel succès qu’une suite a vu le jour trois ans plus tard. En parallèle du troisième volet, Terra Wars, Hironobu Sakaguchi travaille actuellement sur un nouveau projet, Fantasian, dont le nom n’est pas sans évoquer son plus grand succès…

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon